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20 000 lieues sous la bière, un mythe depuis 33 ans

Eric Zorakian et Sophie Cresp, à la direction de 20 000 lieues sous la bière

Si tu n’es pas allé à « 20 000 lieues sous la bière », tu n’as rien compris à Marseille. Sur la route littorale des Goudes, avant d’arriver au cul de sac de Callelongue, cette cahute est devenue au fil des ans un haut-lieu de l’apéro marseillais. A la barre : Eric Zarokian et Sophie Cresp. Accoudé au comptoir depuis 33 ans, Eric se souvient de son frère, qui avait acheté ce bar-tabac glacier qu’il a récupéré en 2001, avec sa maman, pour le transformer en pub. « Je pensais à l’époque que le modèle du bar-tabac était appelé à disparaître et comme j’aimais la bière, l’ambiance pub et le caractère chaleureux de ces établissements, on a transformé l’adresse en pub irlandais. Mais attention, c’est un pub irlandais des Goudes », lâche ce solide gaillard aux bras épais, tatoués et hyper bronzé.

Eric Zorakian a grandi ici, « c’était un quartier où tout le monde se connaissait, c’était populaire ». Voilà quelques années, « Monsieur 20 000 lieues » est devenu président du CIQ pour s’occuper de « son » village… Tous les soirs, c’est la fête de la mousse avec 6 pressions et 18 tirages à l’ardoise, « y’a la Fada de Signes, dans le Var, des blanches, des ambrées, les classiques qu’on trouve en pubs », énumère Eric sous l’œil bienveillant de Sophie qui interrompt son compagnon : – On accueille tout le monde, des vieux, des jeunes, des familles, des couples, des célibataires, des marcheurs… Comme on a de grandes tables, les gens se parlent », poursuit-elle.

20 000 lieues sous la bière sur la route des Goudes à Marseille

« Avant, on pouvait se parler, s’engueuler. Maintenant, si je te dis que tu me fais chier, je risque un procès »

Eric Zarokian

Au fil des soirées, ce sont des centaines de clients qui atterrissent sur cette terrasse de l’amitié. Des gens qui étaient à la plage et qui « remontent », des randonneurs de retour en ville, des clients des restos qui viennent d’abord ici prendre l’apéro avant d’aller dîner. A l’ardoise : des pizzas, des calamars panés, des panisses, de la fritures de jols « et des moules-frites. On les a mises à la carte cette année et la moule, c’est la star de l’été », dit Eric qui laisse poindre de rares sourires. Avant de tenir le 20 000 lieues sous la bière, Eric a été pêcheur puis il a tenu une poissonnerie dans le 12e, « mais ça ne l’écrivez pas », dit-il.

20 000 lieues sous la bière, « une famille affaire »

Sophie l’a rejoint dans l’aventure il y a 27 ans, « j’était venue pour remplacer un serveur et ça fait 27 ans que je le remplace », s’amuse-t-elle. « Quand j’ai ouvert le pubaux Goudes, j’ai pris un risque car avant le parc, ici, il n’y avait personne, rien. La création du parc a amené beaucoup de monde mais personne n’a pensé aux aménagements, tous les acteurs se renvoient la balle », s’agace le président du CIQ dont la voix peine à cacher son désarroi.

Six jours sur sept, ils sont cinq à travailler en famille : Eric et Sophie, leur fille et leur fils et Thomas, « qu’on finira par adopter un de ces jours » rit Sophie. « Avant, on était là 7/7 jours en été mais on ne trouve personne pour travailler, recruter est devenu impossible. Quand je vois ce bar fermé, ça me coûte, si ça tenait qu’à moi, j’ouvrirais tout le temps », assène Eric Zarokian pour qui un bar doit mélanger jeunes et vieux, amis et inconnus, touristes et Marseillais. « On veut que ce soit pas cher, l’ardoise a été pensée pour être partagée. Ici, on vient pour l’apéro avec la plage en contrebas. C’est une extension de la maison, c’est convivial et populaire », assure Eric qui montre le panneau des glaces Hamov. « Vous connaissez ? Elles sont bonnes hein ? Dites-le à vos lecteurs qu’on a aussi les glaces libanaises Hamov ».

20 000 lieues sous la bière, 12, bd Alexandre-Delabre, Marseille 8e arr. ; 04 91 25 05 24. Fermé le lundi.

2 commentaires

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  • Coucou, j’adore la bière, mais dans votre commentaire, je retiens que votre liberté, en plus de la bière vous la distribuez à chacun. J’adore pourtant je suis varois et motard et je ne connais pas le lieu, je passerai peut-être croiser votre philosophie. Félicitations.