Perché tout en haut de la rue Chateaubriand, Monsieur le baron regarde l’agitation urbaine avec beaucoup de distance. Les années passent et le restaurant inspiré de l’oeuvre d’Italo Calvino demeure, surfant sur les modes, cultivant son esprit de bar de quartier et sa carte, mâtinée de plats aux consonances italiennes réjouissantes. Les beaux jours revenus, la courette est le lieu idéal pour déjeuner entre potes. Le soir, la petite salle est plus confortable. Wulfran et Chiarra portent un oeil attentif à l’ardoise : charcuteries et fromages italiens côtoient un culatello du village de Zibello, les beignets de gambas faisant de l’oeil aux anchois du golfe de Gascogne servis sur deux fines tartines de la Dame Farine voisine. Plus consistantes, les assiettes suggèrent des filets de rouget sur riz camarguais, une tagliata de boeuf et pommes sautées, des pâtes fraîches aux asperges, speck et pecorino à la truffe.
A midi, deux touristes venus des « hauts de France » (quelle horreur ce nom), sont venus toucher du doigt l’accueil marseillais et humer la douceur de l’air ambiant. Wulfran les bichonne avec autant de soin que deux employés de la Caisse d’Epargne toute proche. Un peu de beurre sur les tartines, les anchois s’alanguissent sur la mie grillée, les conversations s’emballent. Quelques frites de polenta trempées dans une sauce tomate irréprochable avec une pointe d’ail, feront office de mise en bouche. Le plat du jour : deux oeufs cocotte tranches de chorizo-mozzarella fondante et polenta crémeuse précèdent une pana cotta vanille-coulis de framboise. A treize euros la formule, le rapport qualité-prix est vite atteint. Le café, ristretto pour les uns, « normal » pour les autres, place les conversations en orbite. La torpeur semble prendre le pas. Le soleil, la terrasse, on se croirait presque à Rome…
45, rue Châteaubriand, Marseille 7e arr. ; 09 51 24 89 52. Formule déjeuner 13 € mais mieux vaut prendre à la carte, 33 € environ.
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