Les premiers clients de la Cantinetta ont été servis en 2006. Depuis, la vie de Pierre-Antoine Denis se vit à 200 à l’heure. Du cours Julien à la rue Paradis, ce bélier, qui aura 43 ans en avril, a sauté le pas en 2016. Avec le rachat du restaurant devant lequel il passait lorsqu’il allait au collège, Pierre-Antoine Denis a donné corps à son rêve d’enfance. Depuis un an maintenant, Otto porte la « bonne parole », celle d’un dingue du produit, capable de vous tenir en haleine racontant le talent de tel ou tel producteur. Saviez-vous qu’enfant, il avait pris des cours de théâtre ? Lever de rideau sur un restaurateur atypique.
La Cantinetta, 24, cours Julien, Marseille 6e arr. ; 04 91 48 10 48
Otto, 150, rue Jean-Mermoz, Marseille 8e arr. ; 04 91 71 16 52.
Votre dernier livre ?
« Chaud brûlant », le livre de Bill Buford. Un journaliste new yorkais honni de tous parce qu’il avait le courage de dire ce qu’il pense. Un, jour, il devient commis de cuisine pour vivre l’envers du décor. C’est drôle, revanchard , « un esclave en cuisine », c’est génial, c’est un super bouquin, je vous le conseille.
Un prochain voyage ?
Je me demande si ce ne sera pas la redécouverte du centre de la France, ou alors l’Arménie, sinon je suis toujours en Italie que j’adore plus que tout. Mon problème, c’est que j’ai peur de l’avion, j’ai le vertige, je me fous les chocottes tout seul. J’ai un pilote d’avion et une hôtesse de l’air dans la famille et j’ai peur…
Poisson ou viande ?
Poisson ; en tout cas, un produit de la mer.
Le vin est-il de gauche ?
Ah, c’est pal mal ça… Je vois très bien ce que suggère la question. Pour moi, c’est de gauche, clairement…
Qu’y a-t-il de droite en vous ?
Ouf, putain… Il y a les deux en moi, de la droite et de la gauche. Je pense que c’est mon sens de l’entreprenariat, avoir des entreprises qui tournent.
Un jour, un troisième restaurant ?
Un resto, je ne sais pas. Je réfléchis beaucoup à une sandwicherie, c’est plus facile pour le client, c’est plus accessible à manger, c’est plus adapté aux nouveaux modes de consommation, surtout au déjeuner. je réfléchis sur quelque chose de bon, rapide et healthy. Mais avant tout, le plus important, je veux me consacrer à mes enfants.
Si vous étiez un animal ?
Euh, spontanément, je dirai un chien, je ne suis pas chat du tout.
Racontez-vous en trois mots…
Imprévisible, tout et son contraire et généreux, c’est sûr je le suis.
Vous avez besoin d’être aimé ou admiré ?
Ça m’interpelle, je ne m’étais jamais posé la question avec cette nuance. Quand on se pose la question c’est qu’on a envie d’être admiré mais ça ne se dit pas. C’est difficile de répondre sans nuancer. Dans nos métiers, on est un peu acteur, comédien, alors on pourrait dire « admiré ».
Vos héros dans la vie réelle ?
Michel Onfray, je l’admire particulièrement.
Votre plus grand malheur ?
Ouh là… c’est chaud (hésite longtemps). Parfois j’ai manqué de courage.
Qui voudriez-vous être ?
Qui j’aimerais ? Donald Fagun, c’est un des paroliers de Steely Dan, un groupe de jazz rock américain. Et puis Michel Onfray bien sûr.
Votre devise ?
On fonce, on verra après.
Un restaurant à conseiller ?
J’en ai deux : All’Osteria Bottega à Bologne et le ristorante da Vincenzo à Positano.
Votre état d’esprit en ce moment ?
Je suis plutôt blessé. Mais le truc c’est que dans les blessures je trouve la force du rebond, je suis quelqu’un de très torturé et la sublimation de cet état me fait avancer.