Le restaurant Sépia a accueilli ses premiers clients voilà un mois. Le rêve de Paul Langlere est devenu réalité, offrant aux Marseillais une nouvelle table pragmatique, répondant aux demandes d’une clientèle en soif de sincérité. Oublié le snack de jadis, la salle a été remaniée, laissant entrer la lumière reflétée sur des murs de briques peintes en blanc. L’acoustique a été retravaillée, la sobriété est omniprésente, jusqu’aux tables de bois que seules des serviettes de coton blanc épais viennent ponctuer. Pas de fausse note jusque sur l’ardoise proposant deux entrées, presqu’autant de plats et 3 desserts. L’intelligence de la formule vise à satisfaire tous les appétits : plat unique-dessert au déjeuner, entrée-dessert, entrée-plat… Le chef combine l’ardoise et le menu carte avec maestria. Léa et Cyrille insufflent une belle énergie à la salle et ont laissé au vestiaire tous les chichis inutiles au bénéfice d’un service plus en adéquation avec les attentes de l’époque.
Les asperges crues-croquantes se fondent dans une crème aux notes herbacées et chlorophylliennes que soulignent les arômes lactés d’une burratta crémeuse. Le jambon noir de Bigorre à l’instar d’un condiment, joue le rôle d’un exhausteur de goût qui salle l’assiette et la pique de vivacité. Suit une belle assiette de linguine aux sardines fenouil et câpres. Rustique et familiale, cette composition généreuse est ponctuée de tomates cerises, de petites olives taggiasca et d’herbes fraîches ciselées. Aneth, basilic, persil, ciboulette s’entremêlent sur les filets de sardine… C’est rugueux, personnel, identifié et sacrément gourmand.
La maman de Paul lui a donné sa recette de gâteau au chocolat mi-cuit ; une ultra finissime couche craquante révèle un coeur fondant et tendre au chocolat noir peu sucré. Les amateurs seront servis. Alors faut-il y aller ? Oui car on rêve de goûter cette côte de porc rôtie-pommes grenailles jus aux oignons ou le faux-filet simmental-béarnaise pommes allumettes.
L’ensemble est séduisant, jusqu’à cette crème anglaise comparable à un lait épais vanillé addictif qui nappe le gâteau. Paul Langlère se donne du mal et son équipe le soutient à l’instar de Théau en cuisine. A notre tour de les aimer pour tout ce travail.
Restaurant Sépia (le chalet du jardin de la colline Puget), 2, rue Vauvenargues, Marseille 7e arr. ;
résas au 09 83 82 67 27. Midi aux environs de 30-35 €. Menu dîner : 36 €.