Dans une ruelle toulonnaise délivrée des voitures, sur une façade, la carte se lit comme une profession de foi : « Nous accordons le plus grand soin à la qualité et la fraîcheur de nos produits.
Nous privilégions les productions locales ou régionales. Nous façonnons notre pain, nos pâtes et nos desserts ». Et voilà onze années que ça dure, des saisons qui s’enchaînent, respirant les effluves d’un risotto aux champignons et ventrèche-copeaux de tome de chèvre de Taradeau ou d’une poitrine de veau confite puis poêlée croustillante, ris et rognon sautés-jus corsé aux herbes. « Je suis originaire du Périgord et Julien est né dans le Var, au Castellet » annonce Céline Bazzano. Cette dernière, ancienne de l’école hôtelière de Souillac dans le Lot, a couru le monde : de la Chine aux Philippines, du Japon aux USA. Son mari, Julien, a suivi la voie tracée par ses parents restaurateurs, embrassant la cause gastronomique à l’école hôtelière Saint-Louis de Toulon. Bac techno en poche, il a appris le métier au sein de l’entreprise familiale avant de tracer sa propre route. « Nous nous sommes rencontrés au Mas du Langoustier de Porquerolles, se remémore Julien Bazzano. Ensuite, nous sommes allés à la Villa Belrose à Gassin avec le chef Thiercelin ». Julien et Céline ne se sont plus quittés depuis. « Les parents de Julien ont eu l’opportunité d’acheter ce local de centre-ville, raconte Céline. Lorsqu’ils ont jugé que nous avions la maturité et l’expérience suffisante, ils nous ont confié ce restaurant »… Le Carré 2 Vigne est entré dans le paysage toulonnais, varois et pointe même au rang des références régionales. Et, pour mieux le connaître, si le chef se racontait bien au-delà de son périmètre habituel ?
Carré 2 vigne, 14, rue de Pomet, à Toulon. Infos au 04 94 92 98 21. Formules 29, 38 et 49 €. Carte.
Votre vertu préférée ?
Euh… La persévérance, c’est une vertu ?
Qu’y a-t-il de gauche et de droite en vous ?
De gauche, je pense que c’est ma façon de m’exprimer car je suis trop direct et parfois je n’emploie pas les mots à bon escient, je formule mal ce que je ressens. Ce qu’il y a de droite en moi ? Alors là…
Qu’est-ce qui vous séduit chez un homme ? Chez une femme ?
Chez un homme, j’aime la ténacité, c’est vraiment une qualité qui compte pour moi. Chez une femme, j’aime le recul qu’elle prend sur les choses et événements.
S’il fallait résumer votre caractère ?
Je suis un calme qui s’énerve rarement, je pense être un gros travailleur.
Qu’aimez-vous chez vos amis ?
J’aime qu’on puisse tout se dire sans calcul ; je ne cache rien à mes amis, je ne réfléchis pas quand je suis avec eux. J’aime leur disponibilité.
Qu’est-ce que vos amis aiment en vous ?
Je pense qu’en retour ils aiment ma loyauté…
A quoi passez-vous votre temps libre ?
Je passe au moins un jour par semaine à faire de l’enduro extrême (moto tout terrain, NDLR). Lorsque je mets la casque, je me coupe du monde, je quitte mon quotidien. Et puis je profite de mon fils, Arthur, il a 7 ans.
C’est quoi votre rêve du bonheur ?
Je ne souhaite ni plus ni moins que ce que j’ai aujourd’hui ; le bonheur, c’est ma vie actuelle.
Qui d’autre auriez-vous voulu être ?
Personne, je ne me suis jamais identifié à quelqu’un, je n’idolâtre personne.
Votre dernier livre ?
Pourquoi j’ai mangé mon père (1) ; je l’ai dévoré lors d’un voyage en avion.
Qu’y a-t-il dans votre playlist Deezer ou Spotify ?
Je n’écoute jamais de musique, essentiellement de l’info à la radio, c’est tout. Je joue du piano et de temps à autre, lorsqu’une mélodie me plaît, je la reproduis au piano.
Vos héros du quotidien ? Vos héros en fiction ?
Je ne vois pas, je vous l’ai dit, je n’idolâtre personne.
Quel restaurant pour lui dire je t’aime ?
Nous adorons Porquerolles et je crois qu’on retournerait au Langoustier même si ça fait quelque temps qu’on n’y est pas allé.
Votre peintre favori ?
Assurément mon papa qui, avant d’être cuisinier, a fait les Beaux-Arts. Il s’appelle Bruno, c’est un artiste…
S’il fallait réformer quelque chose ?
Là, il y aurait des choses à dire ! Je pense qu’il faut valoriser le travail bien plus qu’on ne le fait et je voudrais que les salariés soient mieux payés et qu’on arrête de pointer les patrons du doigt.
Quel est votre état d’esprit actuel ?
Tout va bien (rires).
(1) « Pourquoi j’ai mangé mon père » de Roy Lewis, trad. Annie Collognat-Bares, chez Pocket.
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