Il n’est plus une sous tasse à café qui ne s’en trouve décorée : les petits biscuits de Julien sont partout. Du Comptoir des Docks au Sépia, du Palais de la Major au Longchamp palace, tout Marseille croque et craque pour les cuggiulelle : « Ce sont les biscuits de mon enfance, une recette que ma mère et ma grand-mère tenaient de mon arrière grand-père qui était boulanger », raconte Julien en présentant un sachet de dégustation.
Originaire des villages de Calenzana et Zilia en Balagne, Julien revendique des biscuits faits à la main sans oeuf, ni crème, ni lait : « De la farine, de la levure, du vin blanc, du sucre et du sel, lâche-t-il. Ces biscuits ont une durée de vie proche de l’année pour peu qu’on les conserve dans une boîte métal ou un bocal en verre ». Voilà 5 ans que Julien Blanc fabrique ses cuggiulelle, « mais je ne fais réellement ça à temps plein que depuis deux ans » admet cet ancien responsable de salle et barman de la Relève à Saint-Victor. Aux premières heures, Julien fabriquait ses biscuits mais « ça a tellement plu que j’ai fini par y consacrer tout mon temps« . Et les chiffres sont éloquents puisque le jeune entrepreneur a écoulé 2,5 tonnes de biscuits en 2018 et espère atteindre la tonne mensuelle d’ici quelques mois, tout en continuant à travailler seul.
L’ancien élève du lycée hôtelier de Bonneveine a commencé à vendre ses biscuits à Paris, au Colimaçon, et s’attaque au marché belge : – Je travaille avec les agents commerciaux des Vieilles Caves de Provence car commercialiser tout seul a ses limites » sourit-il. Dans son laboratoire d’une dizaine de mètres carrés à la Penne sur-Huveaune, Julien « biscuite » à l’ancienne, à la main. Son grand-père lui a bricolé des roulettes crantées pour découper plusieurs biscuits en un seul geste : – Je suis très attaché au geste et à ma roulette car ça prouve le côté artisanal de ma fabrication » dit-il. Beaucoup de ses clients ont avoué à Julien Blanc qu’ils ne peuvent plus s’arrêter de manger ses biscuits lorsqu’ils entament un paquet et un autre a même cessé de les lui acheter : « Le client m’a dit qu’il ne voulait plus m’en commander car son personnel en mangeait plus qu’il ne les distribuait aux clients »…
Lorsque vous commanderez votre prochain thé ou café, au bar de l’Abbaye ou au Grand Guste, regardez bien la sous tasse, un petit biscuit doré s’y cachera. Maintenant, vous savez tout de son histoire.
Cuggiulelle Saravelli. Infos au 06 27 25 29 49.
Bravo Julien ! Cet article raconte en tous points l’histoire de la famille !
Sabrina
Pietracorbara, la corse délicieuse.