Il a baptisé son restaurant « Bistrot Mimi » en hommage à sa grand-mère « qui s’appelait Gilberte et que tout le monde surnommait Mimi » s’amuse Laurent Munoz. Le jeune restaurateur est heureux, le voilà depuis une semaine tout juste enfin maître chez lui non sans avoir, auparavant, participé aux belles heures de la Villa (rue Jean-Mermoz), de la Villa Massalia, de la Velada à Saint-Victor et du Sweets Lady, rue Glandevès… Chez Mimi, c’est tout ce qu’il aime, « une cuisine de grand-mère, sans chichi, des produits frais, des assiettes sincères… Je ne suis pas là pour révolutionner le monde mais pour proposer ce que ma grand-mère nous servait, une cuisine à la vraie personnalité provençale, inspirée par son caractère » dit Laurent.
A l’heure du déjeuner, le jeune patron affiche ses partis pris : artichauts barigoule, salade niçoise légumes croquants, carpaccio de saint-jacques bretonnes, côte de veau-sauce panetta et champignons bruns, rôti de porc-tagliatelles maison jus de cuisson… Et pour enfoncer le clou, des chips maison, des légumes glacés aux jus de cuisson complètent une offre joliment mise en scène, « des assiettes un peu girly » concède Laurent Munoz, heureux de cette harmonie. En cuisine, Hugo Bobee, 20 ans, est à la manoeuvre ; cet ex-Ducasse est passé par la Bastide de Moustiers et le restaurant de la Tour Eiffel, avant de rejoindre Hugo Denoyer dans sa boucherie-restaurant du XVIe. Le voici désormais à Marseille. Ce midi, il travaille une tombée d’épinards aux effluves beurrées à la façon d’un nid pour oeuf parfait sauce Mornay. Le jeune cuisinier enchaîne sur un tartare de thon-avocat et mangue taillés en brunoise assaisonné avec justesse. Une poignée de roquette et oignons vinaigrés fouette l’appétit, la mise en scène des assiettes d’Amel Mokkeden invite aux sourires.
Le service bat son plein, Laurent Munoz évolue comme un poisson dans l’eau traitant clients et amis venus le féliciter avec la même bienveillance. L’ambiance est bonne, de la salle en terrase, en dépit du vent qui fait claquer portes et volets. Les conversations s’emmêlent et les tables se chargent de mousses au chocolat, de gaufres parfaites trempées dans une sauce au chocolat épaisse et de pavlova aux fruits rouges dont les couleurs contrastent avec le noir profond des cafés.
Alors faut-il y aller ? Oui car le rapport qualité-prix du déjeuner à 17 € est parfait, expresso compris. Oui car Laurent Munoz incarne à lui seul toutes les qualités attendues d’un restaurateur au sens strict du terme. Oui car la cuisine travaille sans jamais les trahir, de bons produits frais et bien amenés. A réserver pour clients en quête de sincérité.
Bistrot Mimi, 6, place Daviel, Marseille 2e arr; infos au 04 88 86 15 27. Déjeuner : 17 € ; carte : 38-40 €
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