Il fait beau et chaud, il souffle comme un air d’Italie sur la Provence. Sur le boulevard Baille, la devanture de la fabrique de ravioli regarde défiler les étés depuis 48 ans sans une ride avec toujours la même antienne : l’arte della pasta. Passée la porte, la salle raconte sa gastronomie en notes rouge et blanc en combinant avec bonheur les matières naturelles, bois/terre cuite. Le regard joue au ping-pong, allant et venant de l’ardoise à la vitrine : aubergines parmesane, gnocchi al pesto, jambon cru sélection Levoni, petits chèvres frais roulés au speck… A l’accueil, une dame qui se confie volontiers, tissant un lien quasi-naturel avec le client même s’il vient à la Fabrique de Ravioli pour la première fois. Les Marseillais de souche sont tous venus ici au moins une fois, quand ce n’était leurs grands-parents qui venaient prendre « deux douzaines pour le petit »…
Chaise tirée, attablés, nous voici dans un décor d’étagères chargées de sauces tomates Mutti, de risotti Principe, polenta Valsugana et de pâtes sèches (Pastificio G. di Martino) directement importée de Naples, ville jumelée avec Marseille, comme chacun sait, et qui en partage beaucoup de points commun. Quelques sanguins à l’huile suffiront à ouvrir les agapes qui joyeuses et animées… C’est incroyable comme cette gastronomie incite à parler haut et fort. Les raviolis chèvre-miel comme ceux à la tomate-mozza et basilic ont été plongés dans une eau frémissante de 3 à 4 minutes et sont arrivés al dente à table, juste maquillés par un trait d’huile d’olive, dorée comme un champ de blé en été. On arrose l’assiette de parmesan : « Vous avez bien fait, c’est le fromage le plus riche en calcium » sourit notre serveuse avec amitié. Les rares silences qui parsèmeront la conversation seront ponctués par de larges sourires.
Un dessert ? La crème au citron et speculoos et le tiramisu allaient de soi mais la mousse au chocolat, maison elle aussi, avançait un sérieux argument : – C’est la propriétaire qui la fait et c’est sans sucre ajouté… Que le sucre du chocolat et pas plus » dit notre hôte. Et elle valait le détour, très dense, ferme avec un puissant goût de cacao noir à 71% qui appelait un petit espresso simple mais de bonne tenue. Alors, faut-il y aller ? Oui car les épiceries du quotidien de qualité de sont pas légion. Oui pour l’accueil, chaleureux et souriant, de notre hôte qui nous a instantanément transportés en Italie. Oui, enfin, pour le rapport qualité-prix qui s’est avéré excellent.
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