Le même scénario se répète, tous les jours, à la mi-journée. Dès que sonne l’heure du déjeuner, comme autrefois les ouvriers allaient à la gamelle, un flot d’actifs rejoint les « cantines urbaines Spok » telles que les a définies Christophe Juville. De Toulouse à Paris en passant par Rennes, Lyon et Marseille, où tout a commencé en 2008, le fondateur de Spok parle volontiers de son réseau de franchisés, 35 à ce jour, et 50 si tout va bien d’ici 2020-21, comme autant de « bistrots de quartier qui auraient une âme ». Pour insuffler le Spok spirit à sa marque, Juville le passionné va puiser dans le Japon, les architectes et les créateurs, « tout sauf la gastronomie, assène-t-il un rien provocateur. Mon offre c’est un peu plus que l’air du temps, je vais chercher loin les savoir-faire et les approches des autres cultures », dit-il. Sans pour autant renier les codes de la restauration traditionnelle – un chef, des produits frais et des plats du jour – et ceux de la restauration rapide, le pari de Juville vise une offre « créative, saine et savoureuse de prêt-à-manger ».
« Le fait d’être marseillais est un atout et je me revendique plus encore méditerranéen, j’ai toujours baigné dans un univers oriental, confesse Juville, le natif de Félix-Pyat, dans le 3e arr. Je pense que ma ville a encore quelques trains de retard mais paradoxalement, elle est très contemporaine et je n’imagine pas qu’un jour elle soit ringarde. Marseille est une ville sexy mais il faut être juste et reconnaître qu’à Paris, il règne un esprit de compétition qui favorise l’émulation ».
Christophe Juville n’aime pas le terme de « compétition », il préfère celui de collaboration « parce que ça nous enrichit considérablement, on se nourrit de la richesse des autres, le partage nous fait avancer. Ce que nous allons vivre avec ALF (lire encadré) c’est une aventure humaine, on va cohabiter et partager nos vies ». Spok est, de fait, la première enseigne de restauration rapide en France à donner les clefs du bouclard à des cuisiniers nomades… Et être le premier, Juville adore ça.
2020, le virage environnemental de Spok
Voilà un peu moins d’un an que le réseau Spok a pris un virage vert en s’engageant sur une cuisine de saison et uniquement de saison, un plat du jour végétarien chaque lundi, des couverts biodégradables, des emballages recyclés et recyclables, du café de spécialité moulu sur place pour faire la chasse aux capsules et des partenariats pour limiter au maximum le gaspillage alimentaire. « Mais cette année, nous allons pousser le bouchon plus loin, assure Juville qui promet d’éliminer le plastique de tous ses restaurants, d’offrir de véritables alternatives aux packaging à usage unique (gourdes, cabas en coton bio), de proposer un plat du jour végétarien chaque jour, d’installer des poubelles de tri dans chaque restaurant et de récompenser les clients qui choisissent de ne pas prendre de couverts ou de sac en papier et qui apportent leur propre contenant ».
Photo Mona Grid (portrait) et le GP
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