Les fêtes de Pâques approchent et les fêtes de la Résurrection prendront une connotation particulière cette année, en mode confiné avec des familles disséminées. Chez Dromel Aîné, les équipes font le dos rond et « tout le monde est sur le pont » pour surmonter les tourments du moment. « Pour nous, les fêtes de Noël et Pâques sont les deux temps forts de l’année, résume Alexandre Corsiglia. A Noël, c’est la vente de marrons glacés qui domine et au printemps, c’est la vente de chocolat qui prime. Cette pandémie nous touche avec une rare violence ». Fondée en 1760, cette vénérable maison a connu une Révolution française, traversé plusieurs Empires, une Restauration, surmonté deux guerres mondiales et quantités de difficultés « mais on n’est jamais préparé à de telles affres » se désole le jeune responsable.
Chez Dromel, la Semaine Sainte, celle qui débute donc le dimanche des Rameaux, est cruciale pour le business puisque « nous réalisons l’essentiel des ventes de chocolats à ce moment-là » résume Alexandre Corsiglia. Ces jours-ci, l’équipe, de 8 personnes habituellement, sera réduite à une personne pour l’accueil en magasin, le matin comme l’après-midi. Toute la famille est sur le pont et sont seuls sollicités, les collaborateurs permanents, ceux qui travaillent à l’année pour Dromel Aîné. « Nous sommes aussi entrés en mode consommation personnelle pour se faire plaisir et peu de gens achètent du chocolat pour l’offrir, remarque l’entrepreneur qui a aussi revu tout son modèle commercial. Nous encourageons les clients à passer commande et à nous payer par carte bancaire. Nous leur déposons directement les colis dans la voiture sans qu’ils aient à sortir de leur véhicule ».
« Chez nous, le personnel, c’est comme la famille. S’il n’y a pas de liens forts, ça ne peut pas tenir »
Le millésime 2020 ne déroge pas à la règle et les fondamentaux chocolatiers de Dromel demeurent : « Les chocolats sont vendus au sujet et au poids, les coques sont épaisses parce que la gourmandise prime ». Fête des enfants par excellence, le chocolat au lait truste les ventes avec un volume dépassant les 60 %, le noir frôle les 37%, le blanc étant dévolu « à ceux qui ont une autre conception du chocolat » sourit Alexandre Corsiglia. Les coques sont réunies par de beaux rubans multicolores et le ventre charnu des cloches, des œufs et poules garni d’une friture chocolat, de petits œufs au sucre et de pralinés… « Nous sommes très attachés à la perpétuation de l’esprit artisanal français » lâche Alexandre Corsiglia empoignant un poisson dodu : « Depuis quelques années, le poisson redevient très populaire ». Qu’en sera-t-il en 2020 ?
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