La tension monte dans cette usine de la zone industrielle de la Courtine, aux portes d’Avignon. Avec le mois d’avril c’est la saison du yéti qui débute et l’abominable homme des glaces s’apprête à conquérir le monde. « On vend des yétis partout en France, en Europe et en Asie, révèle Pierre Sorin en charge de la communication de cette entreprise fondée par deux frères, Didier et Thierry Chehovah, en 1989. Ce qui représente plus de 11 millions de yétis commercialisés chaque année ».
Il ne faut, parfois, pas chercher bien loin, les clés de la réussite. A l’origine du succès des Yétis, il y a une recette des plus simples : de l’eau, du sirop et un peu de glucose. « Nous n’utilisons ni colorant ni arôme de synthèse, tout est naturel, promet Sorin qui assure que ces choix de la première heure, ne souffrent aucune entorse aujourd’hui encore ».
Parmi les goûts plébiscités, le citron, la framboise, la menthe, l’anis et le cola tiennent la corde chez les jeunes consommateurs. Forte du succès de son yéti, Yétigel a incité ses créateurs à imaginer une gamme de glaces à l’eau, proposées en bâtonnets, et la naissance d’une gamme premium et bio, baptisée « les Lavandines ». « Il s’agit de glaces en bâtonnets là encore confectionnées à base d’une haute concentration en fruits », dit le chargé de com’, un peu à l’instar de la voie tracée par la marque marseillaise Emkipop, « les toppings en moins », modère Sorin.
Derrière le succès de Yétigel, il y a le travail d’une équipe de 15 personnes, de la fabrication à la comptabilité, du marketing à la force de vente. Et la grande force de la marque s’appuie sur une idée : la vente à température ambiante. Le client n’a plus qu’à oublier ses yétis au congélateur quelques heures avant de les déguster ; un geste qui limite les coûts de distribution et de mise en vente. Cette stratégie permet de les commercialiser à petit prix, de 3 à 4 euros la boîte de 24 sucettes glacées à 2,99 € (chez Carrefour par exemple).
Petite entreprise est déjà grande et Yétigel fait désormais partie d’un groupe composé d’une branche immobilière par ailleurs propriétaire du château de Clary qui vient de rentrer, voilà quelques mois, dans le giron de la famille Chehovah. Sise à Roquemaure, dans le Gard, la propriété continuera à produire du vin et accueillera des événements privés. Et pour demain ? Le petit monstre bleu, mascotte de la marque réfléchit à remplacer le plastique de son mythique yéti pour un emballage plus respectueux de la nature et sans impact sur l’environnement : – L’équipe recherche et développement est sur le projet et travaille dur… », confie Pierre Sorin. Un nouveau défi.
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