Regain, le nouveau restaurant de la rue Saint-Pierre, ouvre enfin ses portes. Sarah et Lucien ont passé les quelques jours précédant cette ouverture officielle à roder la cuisine et le service auprès de leurs amis et voisins qui sont venus leur porter bonheur et goûter les premières assiettes. Le lancement officiel aura lieu mercredi 15 décembre, en soirée. « On a longtemps cherché le local idéal dans l’hypercentre et le 6e arrondissement, je ne pensais absolument pas au 5e et puis une agence nous a proposé ce site et ça nous a beaucoup plu », explique Sarah Chougnet-Strudel.
Regain plonge Sarah et son associé, Lucien, dans le grand bain, c’est leur tout premier restaurant. Les deux amis se sont entourés d’une solide équipe à l’instar de Laurène de Souza, « une ancienne chef et amie de Paris. C’est quelqu’un de très expérimenté avec laquelle j’entretiens de vrais échanges » explique Sarah. En salle, Lucien s’est aussi attaché les services de Laurène Chazal, marseillaise de l’étape, qui a longtemps travaillé aux Grandes Tables de la Friche : – Bosser avec des pros, ça nous donne confiance et on a un peu la pression, on sait qu’on est attendu. Fidéliser les clients c’est un objectif et un grand défi » assure le trentenaire.
Pain perdu-betteraves rôties et Mont d’Or, poireau confit vinaigrette de sésame et rillettes d’espadon, taureau confit et petit-épeautre – chou, carottes et agrumes, tartelette aux agrumes crème au yaourt… Sur l’ardoise, Sarah compose une partition qui lui ressemble avec quelques propositions végétariennes : – On répond aux demandes de beaucoup de jeunes clients et la cuisine végétarienne, ça impose des contraintes. Ça incite à travailler les assaisonnements, les associations et ça nous met en difficulté » dit la cuisinière. A l’unisson de ces menus qui changeront tous les jours, « par la force des choses », Lucien a écrit une carte de vins bio et nature. « Le vin nature c’est ce qu’on boit et beaucoup d’habitants du quartier sont demandeurs de vins nature ou orange. Nous resterons dans cette veine » assure celui qui a appris le vin sur le terrain, au milieu des sillons, comme saisonnier employé à la taille ou aux vendanges, « c’est là que j’ai beaucoup appris », complète-t-il.
Fermé le week-end
Le restaurant, qui a jadis porté les couleurs du Ca Blanca d’Edouard Giribone, a été intégralement rénové ; du comptoir et son plateau en zinc aux tables, l’esprit bistrot est revendiqué car « c’est chaleureux, on voulait un endroit vivant » assure Sarah. A l’arrière du restaurant, une cour arborée aligne de 25 à 30 couverts. Regain sera ouvert du lundi au vendredi, midi et soir. Les deux compères fermeront le mercredi midi et le week-end, « parce que nous sommes une adresse de destination et pas de passage. Nous souhaitons entretenir une clientèle d’habitués et d’habitants du quartier. Le client du week-end est plus volage » argumente Lucien.
Comme le village qui revient à la vie dans le plus fameux roman de Jean Giono, Regain évoque aussi cette herbe qui repousse dans les prés après qu’on l’a fauchée. Une image symbole à laquelle Sarah et Lucien sont très attachés. En dépit des épreuves, la vie reprend toujours le dessus. La force des symboles.
Regain, 53, rue Saint-Pierre, Marseille 5e arr. ; infos au 04 86 68 33 20. Menu déjeuner 23 € ; soir, 30-35 €.
Siouplaît… « rôder la cuisine et le service auprès de leurs amis », roder, plutôt !
Bonjour Laurence, verbe « roder » corrigé dès que votre email nous est parvenu. L’accent circonflexe a été retiré et nous vous remercions pour cette vigilance bienveillante.