Coquille a ouvert ses portes les 19 mai dernier et aujourd’hui, ses deux propriétaires Marine Bottari et Jules Mollaret, s’avouent épuisés mais heureux. A la tête d’une équipe de 14 personnes en tout, les deux associés ont fait leurs armes dans la « haute » restauration, à Paris pour Marine, aux côtés de Thierry Marx au Mandarin oriental. A Marseille pour Jules, chez Michel Portos, puis à l’Eden Roc au cap d’Antibes, dans les Landes (dune du Pilat) et une année durant en croisière sous pavillon Ponant.
Marine et Jules se sont croisés pour la première fois chez l’ami Ivan lors d’une soirée au Bar des Amis, à l’issue du premier confinement, le 25 mai 2020. Jules était alors au 36e dessous, il venait de racheter un restaurant sur la place Thiars dix jours seulement avant le confinement. Il tente alors de convaincre la jeune femme de s’engager dans l’aventure avec lui. Marine préfère repartir à Paris. A coups de messages sur Instagram, Jules parvient à décrocher un rendez-vous pour prendre un café à Paris, rue de Buci (VIe). En 20 minutes, il convainc Marine qui donne sa démission. La suite, on la connaît.
Coquille a réussi l’incroyable pari de réunir pizzeria, dégustation de coquillages et restauration bistrotière. Derrière son banc en forme de barque, Georges da Costa, l’écailler, propose un très joli choix d’huîtres (Tamaris, Cancale, Roumegous, famille Boutrais) ainsi que des plateaux mêlant tourteaux, moules, crevettes, bulots et oursins. Le four à bois ronronne à chaque service et le choix de pizzas est on ne peut plus traditionnel : fromage, anchois, moit-moit. Finalement, les tables se régalent et il n’y a que ça qui compte.
Le bistrot marin respecte son intention et propose une carte alignant des poireaux vinaigrette et maquereaux fumés, des moules gratinées, des oeufs mimosa. Les saint-jacques se dégustent snackées accompagnées de poireaux à l’étuvée-écume de coquillages, le loup sauvage se pare d’un beurre citronné, le poulpe grillé au lard de Toscane-mousseline de carottes des sables se couvre de sauce bordelaise.
Est-ce que c’est bon ? Très très bon : un sans faute avec cette raviole de céleri-tourteau en rémoulade et agrumes qui arrive, tel un surfeur, sur une vague de fraîcheur épatante. L’aile de raie à la grenobloise, un classique du bistrot, accompagnée d’une purée de pommes de terre, est nappée d’une sauce câpres-beurre noisette et citron. Assaisonnements parfaits, cuissons calées, l’émotion rime avec tradition… Côté desserts, les chouquettes de Ludivine-chantilly mascarpone, la poire pochée au vin rouge-spéculoos et glace yaourt, le baba au rhum-suprêmes de clémentines défilent sur les tables. Finalement, c’est la ventripotente profiterole chocolat qui accompagnera le café.
Alors peut-on y aller ? Personne n’a attendu le Grand Pastis pour savoir que Coquille est une bonne adresse mais c’est toujours intéressant de juger une table après quelques mois d’activité. On rêvait d’une adresse convenable pour clore l’année. La voici. Coquille c’est frais, c’est bon et bien pensé mais surtout, le bonheur et la joie qui nimbent les lieux, réchauffent les cœurs et notre hiver.
Coquille, 8, rue Euthymènes – place Thiars, Marseille 1er. Infos au 04 91 54 14 13. Huîtres, les 6 à partir de 13 € ; assiette dégustation 30 €, plateaux de 21 à 87 €. Carte de 25 à 52 €.
Je t’aurais bien accompagné pour ce déjeuner … tu m’as donné faim, rien qu’en lisant cet article !
Chère Magali, tu aurais aimé. Ambiance cool, carte pour tous les budgets, bonne mentalité… Bises