Les kiffeurs d’ambiance façon potes et voisins de quartier se réjouiront de l’arrivée, dans la galaxie marseillaise, voilà 5 mois, de La Restanque, adresse bistrotière par excellence. Un carrefour routier pour un emplacement parfait, une terrasse baignée de soleil et quatre amis ont suffi pour sceller le destin d’une adresse qui ne finira pas en Starbucks. Ce midi, Lisa s’agite derrière le comptoir et Jean-Baptiste fait battre le cœur de la salle, trimballant son ardoise de table en table. Quelques personnes âgées sont venues déjeuner, conscientes que c’est toujours mieux que de se taper « les 12 Coups de Midi » sur TF1.
Il y a un joli bruit, celui du tintement mêlé des couverts et des verres avec celui des rires et conversations heureuses. L’ardoise met en œuvre la philosophie locavore du quatuor avec des légumes issus de La Chicorée, le primeurs de la rue Fontange. Il y a tous les jours un plat de viande (aujourd’hui, une souris d’agneau de 550 grammes avec semoule épicée et flan de potimarron ou des travers de porc-nouilles chinoises), un poisson (filet d’aiglefin mariné-écrasée de pommes de terre et flan de potimarron), un plat végétarien (penne rigate sauce parmesan-tomates séchées et pignons) et un combo soupe-quiche en hiver (quiche champignons de Paris, brousse et soupe fenouil) et salade-quiche en été.
Et c’est bon ? Comment une cuisine de maman pensée et travaillée avec amour ne pourrait-elle vous plaire ? Il est 13 heures et la dame qui officie dans un minuscule espace regarde avec des sourires généreux ses clients attablés. « C’est bon ? Ça vous plaît ? » demande-t-elle quasiment sûre de la réponse. Il faut dire que les assiettes sont très garnies et de l’aveu même de Jean-Baptiste, « il faut que les gens repartent satisfaits et sans avoir faim ». Une évidence pas si fréquente. Le poisson est cuit à la perfection et les deux jeunes femmes qui ont pris la souris d’agneau (550 grammes quand même), s’en délectent encore. Les pâtes sont parfaites, la sauce ronde et crémée.
Alors peut-on s’aventurer rue d’Alger pour restanquer ? Oui, à midi, l’affaire fait le plein sans difficulté, ce qui est un brillant indice de qualité. Oui car les desserts sont garantis maison à l’égal du tiramisu café, de la tarte bourdaloue ou de la crème brûlée pistache. La gaufre sauce nocciolata est trop sucrée, lourde et pas convaincante du tout. Il y a toujours, dans une maison digne de confiance, une petite erreur, un petit accroc qui donne du relief au reste de la carte, qui prouve que tout est fait non par des machines mais par la main de l’Homme. C’est ce qui fait vibrer les repas, leur donne du relief et une âme. La Restanque ne manque ni d’âme ni de relief, vous le constaterez.
La Restanque, 1, rue d’Alger, Marseille 6e arr. ; infos au 09 88 41 31 60. Midi, 18-25 €. Fermé le dimanche.
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