S’il fallait la décrire, on dirait de la cuisine péruvienne qu’elle est chaleureuse et pimentée, qu’elle est colorée, avec des saveurs souvent exagérées (la surabondance de sucre dans les desserts) un peu gueularde et festive. L’équipe du Bario (un quartier populaire où toutes les couches sociales se croisent, un peu comme au Panier) n’a pas trahi la promesse et raconte un peu de toute cette ambiance à chaque service. A l’heure du déjeuner, des employés municipaux, des commerçants et des touristes y tirent la chaise. Le soir, on y vient pour l’apéro en mode cocktail (pisco sour), les copains défilent, restent et, à la fin tout le monde grignote, partage, dévore, des assiettes colorées et chaudes.
Le décor, murs bariolées, peints et taggés, plafond jungle avec des ampoules pendantes, est chaleureux. Un bandido peinturluré maniant la machete essaie de faire peur. La carte invite à compartir (partager) des empanadas (crevettes, bœuf, poulet, maïs-mozza), des makis acevichados, des tacos poulet crispy, des ceviche (nikkei au thon, leche de tigre nikkei) dans un joyeux bordel fusion qui emporte tous les continents dans son tourbillon.
Pour une première, ne prenez pas de risques et restez sur les sentiers balisés : les chicharron de pollo seront parfaits pour commencer. Le poulet est pané ultracroustillant (façon corn flakes) mariné puis trempé dans une sauce ditron légère et tonifiante. On l’acompagne de papas bravasas, des pommes de terres rissolées engluées dans des sauces huancaina (pimentée) et brava, qui soufflent le chaud et le froid. Total régal.
Comme on vous l’a dit, les desserts sont ultra sucrés (tres leche en version cannelle ou Nutella) et il vaut mieux les partager sinon l’écœurement menace. Jetez-vous sur le porn cookie, un cookie servi tout chaud dans un caquelon en fonte surmonté d’une boule de crème glacée vanille. Ça explose les compteurs diabétiques, culpabilise les plus belles âmes et voue à la damnation éternelle.. mais bon, on fait avec.
Alors faut-il y aller ? Oui parce que c’est une adresse cool qui réussit le pari de mêler des clientèles très diverses un peu à l’image de sa cuisine fusion qui mélange un peu tous les continents avec une ligne sud-américaine forte. Oui parce qu’il y a du piment, parce que les goûts sont assumés et parce que c’est tout sauf chichiteux. Et en plus, c’est pas ruineux… Tout pour plaire.
Bario, 32, rue Caisserie, Marseille 2e arr. ; infos au 06 99 71 22 89. Carte 20-30 €.
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