Le club house de la résidence privée la Cadenelle vient de rouvrir. Comptant parmi les fleurons de l’immobilier marseillais, la Cadenelle est, à l’égal de Thalassa, son auguste voisin, un groupe d’immeubles de grand standing, dans un parc arboré. Cette résidence gardée, avec un tennis et deux piscines, offre un élégant cadre de vie à ses habitants qui, lors de leur dernière assemblée générale, ont décidé de redonner vie à leur restaurant privé. Christian Ernst (le Rowing club, le Roy René) et son ami devenu associé, Olivier Vincenti, ont remporté l’appel d’offres. Bien qu’ouvert au public, le restaurant est celui d’une propriété privée et il convient d’en respecter les codes, d’éviter les cris et de se tenir animé par la volonté de déranger le moins possible.
Dans la partie haute de la copropriété, jouxtant le bâtiment Montcalm, le club house et sa piscine ont épousé le style Riviera. On déjeune ou dîne en bord de piscine, les conversations sont souriantes, chacun se salue d’un hochement de tête, une ambiance jazzy anime la salle. La carte, elle, épouse tous les codes du style Ernst : papeton d’aubergines-concassée de tomates vinaigrette basilic, plancha de supions en persillade, poke bowl (tartare de daurade, avocat, riz, fèves de soja, pickles et oignons frits) ouvrent les débats. Un plantureux burger, un tataki de thon-riz poêlé et légumes de saison, une pêche du jour, une pièce de boucherie du jour et des pâtes (maison Rummo) aguichent les affamés (linguine truffe-crème de stracciatella).
C’est à Olivier Mouren, chef cuisinier qui avait fait l’ouverture du Rowing, en 2013 avec Ernst, à la suite de Gilbert Bitton, qu’échoit la direction de la cuisine. Son œuf mollet, petits pois et asperges à la menthe et cubes de panisse, ouvre le bal avec une mosaïque de textures aux saveurs complémentaires. Le quasi de veau (cuisson basse température) est une merveille de tendreté et de fondant, escorté d’une tombée mêlée de pleurotes, champignons de Paris et tagliatelles de courgettes. Assaisonnement parfait, concentration du jus de veau et ultra croustillance de la polenta en bâtonnets frite signent une très jolie assiette. Le dessert, très pertinent gaspacho de fraises mousseline de pistaches et pistaches torréfiées, frais, léger et gourmand, concurrencera la profiterole ou la pana cotta vanille-fraises-chantilly coco.
Alors faut-il réserver son couvert au club house de la Cadenelle ? Oui parce que le duo des Olivier, Mouren et Vincenti, est complémentaire, harmonieux et efficace. Oui parce que le service est plein de bonne volonté et souriant. Oui parce que le cadre est délicieux et parce que le sentiment d’exclusivité vaut le détour. Oui enfin parce que cette cuisine est bien « tanquée », solidement arrimée aux fondamentaux. Un moment sympa en vue.
Résidence de la Cadenelle, restaurant du club house, 122, rue du Commandant Rolland, Marseille 8e ; réservation obligatoire au 04 91 78 03 72. Tous les jours, midi et soir. Carte, 50 €, pizza le soir, brunch dominical 34 €.
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