La saison est lancée sur la plage du Layet. Ce samedi 22 avril, la barraque de Jo a rouvert et les habitués, selon un cérémonial initié par feu Jo Bonacorsi en 1975, ont renoué avec leur rituel estival. Plantons le décor : cette plage naturiste accueille en son extrémité, un ancien garage à bateau devenu cuisine. Dans son prolongement, un ponton sur lequel des tables ont été aménagées. Et c’est tout. La fille de Jo, Elsa, le cœur débordant de gentillesse, perpétue les gestes et l’esprit cabanon initié par son papa. Outre la qualité du site qui permet de manger à même une eau cristalline, il faut parler de la bouillabaisse, spécialité maison. Elle est cuite au feu de bois, en plein air, à moins de 3 mètres des vagues, dans de grands chaudrons et servie « comme au cabanon » par Michaël, le plagiste en poste depuis 10 ans.
Aux origines, naturistes et textiles voisinaient sur la terrasse mais depuis quelques années, il faut s’habiller pour s’attabler. La carte propose des salades (niçoise et de tomates), une viande du jour servie avec des pommes de terre délicieusement croustillantes, des moules marinière ou des gambas grillées. Sur commande, le chapon farci (mais sylviane refuse de révéler le secret de sa farce), des langoustes grillées aux spaghetti sauce armoricaine et la fameuse bouillabaisse.
Cette dernière, très différente dans sa préparation des usages marseillais et martégaux, se compose de murène, de seiche, de crabes, de rougets, congre, saint-pierre et autre dorade avec les traditionnelles pommes de terre, safran, oignon et ail. La rouille, très peu aillée et quasiment pas relevée, nappe des tranches de pain grillé qui baignera ensuite dans le bouillon de cuisson.
Pour le reste, laissez l’ambiance agir. Regardez ces bateaux provenant de Saint-Tropez, jeter l’ancre au loin, et la barquette qui va chercher ses hôtes pour les ramener sur la plage. Regardez et photographiez Mika qui fait « bouillir avant de baisser » le feu, laissez-vous griser par un blanc de Figuière (cuvée Première 2022, floral et salin) et riez. Pour clore le repas, des fromages de chèvre au lait cru de la forêt des Maures, un mystère, un fondant au chocolat (pâtisserie Tête de choux au Lavandou) ou une part de tropézienne. Afin de se tirer une bonne mine, le colonel citron-vodka vous envoie direct sur le sable, pour dormir.
Alors faut-il aller chez Jo ? Oui bien sûr pour le cadre, l’ambiance et la coolitude de cette équipe qui transforme les déjeuners d’été en souvenirs pour la vie. Oui pour ces langoustes cuites au four à bois, oui pour le spectacle de cette bouillabaisse très différente de « la nôtre » qui cuit en plein air et oui pour, ensuite, aller nager tout nu et se reconnecter avec la nature. Un top bon plan pour passer l’été non ?
Chez Jo, plage du Layet, 83980 Cavalière ; déjeuner uniquement, 04 94 05 85 06 (réservation obligatoire). Carte, 100 €.
Ajoute un commentaire