Cet été, tous les regards convergent vers le Sofitel Vieux-Port et sa brasserie, baptisée le Carré, avec un duo de talents très complémentaires au piano. Le chef Alexandre Auger (par ailleurs à la direction du restaurant les Trois Forts), a imaginé une carte ensoleillée, les pieds bien tanqués dans le terrain de boules et en a confié l’exécution a Alexandre Mossé, en poste depuis 10 ans déjà. Dans une ambiance détendue, on déjeune, au choix, sur la belle terrasse ou en salle, mais toujours avec cette vue en plan large dont l’hôtel garde le monopole. Le personnel est souriant, volontiers pince-sans-rire avec ceux des clients qui sont venus avec la ferme intention de passer un bon moment.
La carte promet des antipasti d’ici, panisses comme à l’Estaque, fritto misto des calanques, cecina de bœuf. Excellent pour déboucher un vin blanc. Les entrées s’affichent fraîches et légères tel un maigre en ceviche aux pickles, marinade épicée et coriandre, ou végétales à l’instar de l’artichaut en salade ou de la burrata crémeuse-tomates bonbon et tapenade-cébette. La tagliatta d’onglet-roquette parmesan et truffe, et l’épaule d’agneau confite au zaatar prouvent l’ancrage local de cette cuisine devenue vitrine d’une Provence et Méditerranée généreuses.
Panisses ultra croustillantes et tarama blanc à la poutargue et citron vert assaisonné à la perfection, donnent le « la » d’un déjeuner qui ne décevra pas. Suit un filet de daurade rôti sur la peau que la cuisine a eu la bonne idée d’accompagner de gnocchis et d’enrichir de chorizo petits pois. La sauce safranée, ensoleille l’assiette, on sauce l’ensemble avec gourmandise à la santé de ce boulanger qui nous offre un pain parfait, à la croûte brûlée juste ce qu’il faut.
La nage de fraises s’émerveille d’une meringue et glace miel-lavande, le choco cookie ne se partage pas et le café servi avec quelques mignonneries réconforte avant de retourner au bureau. Alors faut-il fréquenter la brasserie le Carré du Sofitel Vieux-Port ? Oui parce que le travail conjoint des deux Alexandre, Mossé et Auger, nous offre un bel exemple de cuisine sudiste soignée : leur vitello Tonnato aux câpres, olives taggiasche-tomates confites et parmesan raconte à lui seul un voyage entre Ligurie et côtes de Provence. Oui pour ces goûts affirmés, jamais agressifs mais imposés comme un parti pris assumé. Oui enfin pour toute cette équipe avec qui on a ri et joué du second degré permettant de tout oublier, le temps d’un déjeuner.
Le Carré Bistromanie, Sofitel Vieux-Port, 36, boulevard Charles-Livon, Marseille 7e arr. ; 04 91 15 59 56. De 9h à 22h non-stop.
Ajoute un commentaire