Une bastide cossue, en lisière de village, ceinte par 3 hectares de jardins, ponctués par une roseraie, un bassin, une piscine et un pigeonnier. C’est dans ce décor de carte postale que Minou Sabahi s’est posée pour l’été. La jeune iranienne aux cheveux noirs de jais est heureuse car elle a retrouvé, dans ce Luberon estival, un peu de ses bonheurs laissés à Téhéran. La voici accueillant ses hôtes d’un soir, venus au Galinier découvrir une cuisine identitaire, un style unique qui a enchanté Paris-Match au point de hisser le spot parmi les incontournables de l’été provençal. Il y a de l’émotion dans ses sourires, lorsque Minou invite à se rendre sur le terrain de boules, à se promener, un verre de blanc à la main, au soleil couchant. Minou Sabahi au Galinier
Le Galinier n’est pas un restaurant, c’est une maison de famille. Minou Sabahi y résidera jusqu’à la fin du mois de septembre. On vient ici en ami, on picore son temps en découvrant le jardin, en roupillant sur une chaise longue, en shootant quelques photos au soleil couchant, à moins que la découverte des vins et de la cave, avec Paul, ne vous inspire. Paul justement, un « authentique Parisien de naissance » aux racines gersoises, anime la terrasse avec gentillesse et simplicité. On lui doit ce merveilleux Sables et Schistes (blanc 2020, chenin) de Loïc Mahe, un vin d’apéritif souple et équilibré, très porté sur le fruit avec une finale tendue et très fraîche.
On passe à table, lorsqu’on ne regarde plus l’heure. A l’image de cette courgette en millefeuille saumurée à l’eau de tagète et de cette fleur de courgette au fromage de chèvre et coriandre-anchoïade douce à l’huile de figuier, le repas oscillera entre la Provence et les réminiscences de l’enfance. Minou est aux anges, son anchoïade est parfaite, sa fleur de courgette magnifique. Suit une salade de petit épeautre twistée aux cerises-lamelles de concombre nappées d’une espuma de pommes de terre à l’anis et huile de verveine. Le coulis d’abricot rappelle-t-il l’Iran natal ou la Provence ? Divin secret.
Les palourdes et coco blanc en bouillon de poule-gingembre citronnelle s’habillent de pourpier et pickles de kombu. La chef raconte ses parcours, elle est « Libre comme l’air » à l’instar de ce vin blanc de Laura Aillaud dont le domaine voisin à la Tour d’Aigues emporte l’assiette sur des notes minérales et acides. On aime.
Alors cet été, nous retournerons au Galinier pour faire découvrir aux copains cette cuisine à l’approche toute personnelle et teintée d’audace. Minou Sabahi est au service de l’âme des lieux et de cette terre ; en hôte respectueuse, elle nous livre une vision très contemporaine de la Provence et son souvenir intact des goûts de son enfance à l’instar de cette crème diplomate à la rose qui accompagne la pêche pochée vanille-romarin. Délicat comme une femme et courageux car il n’est jamais facile de tracer un sillon. Un dîner tout en séduction.
Minou Sabahi au Galinier, avenue du 8-Mai 1945, 84160 Lourmarin ; infos au 04 90 08 92 46.
Apéros tous les soirs dès 18h, restauration le soir uniquement sauf lun et mar. Tarif : 55 €.
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