Mickaël et Olivia Féval l’ont officialisé ce samedi 25 novembre : ils fermeront leur restaurant aixois le 31 décembre prochain. La vente, a été signée à la mi-novembre : – Nous avons accepté une offre au bon moment, elle tombe après l’année 2022 qui a été une année historique en 8 ans d’existence. Olivia et moi avons simplement envie de réfléchir à ce que nous voulons faire et, surtout, à ce que les équipes seront prêtes à faire avec nous ». Le couple se met en pause et va solliciter des mairies et des investisseurs pour réfléchir à son devenir. Récemment installée à Bouc-Bel-Air, la famille Féval arrête la restauration conventionnelle et envisage une parenthèse active mais à un rythme beaucoup plus modéré : – Je vais donner des cours de cuisine, servir des dîners face à la cheminée, chez moi, dans le salon, avec des copains vignerons de passage » explique le chef, bientôt quincagénaire.
Mickaël Féval quitte Aix, un coup dur…
Conséquence heureuse de la Covid, Mickaël Féval avait lancé le concept de «Mickaël Féval en liberté » et cuisinait en nomade un peu partout au gré des événements : – Je me suis rendu compte qu’après les dîners au bunker des calanques ou à la villa Gaby à Marseille, il y avait plein de nouvelles opportunités pour travailler différemment ». Entre un lièvre à la royale et un pâté en croûte, Féval raffole de la cuisine de terroir « conviviale » qui lui a toujours plu : – Les clients plébiscitent cette cuisine de notre enfance, ce sont des plats nationaux à l’instar de la daube ou du navarin qui ont traversé les siècles », estime cette élève de Bernard Loiseau et d’Eric Briffard. C’est ce registre qu’il compte explorer dans les prochains mois.
« Le centre d’Aix est ingarable et la ville n’aide pas les commerces de qualité à survivre »
Mickaël Féval
Le chef mettra à profit cette parenthèse pour travailler sur son livre de cuisine charcutière et se prend à rêver pour l’avenir d’une maison, avec un extérieur, un potager et un terrain de boules, « quelque chose de beaucoup plus convivial pour avancer sans pression et arrêter d’avoir la tête dans le guidon »…
Il y aura un peu d’émotion le 31 décembre, un sentiment ambivalent entre l’énergie et les ondes positives d’un nouveau départ et la nostalgie teintée par la peur de la remise en question, « mais nous resterons autour de Bouc-Bel-Air. Aix est une ville de plus en plus compliquée qui fait fuir les clients du centre-ville où c’est devenu ingarable. La mairie n’aide pas les commerçants de qualité à survivre. La mairie de Saint-Cannat fait plus pour Nicolas Bottero que la mairie d’Aix n’en fait pour ses restos. Moi, désormais, j’ai envie de légèreté de convivialité, nous allons trouver quelque chose à mi-chemin entre notre envie et ce qu’attendent les clients ».
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