Hiver comme été, le Cabanon à Sausset-les-Pins respire un air de vacances tout au long de l’année. Avec son look seventies qui rappelle les années « l’Île aux Enfants » sur TF1 à 18h30, le resto affiche une rare personnalité qui contraste avec les terrasses proches. Quand les voisins alignent nuggets de poulet pour les gosses, et moules frites pour leurs parents, la carte du Cabanon se distingue par quelques louables efforts.
Des cocktails et mocktails donnent le ton, autour de 10 € le verre, on est loin des tarifs délirants pratiqués à Cassis (et ailleurs, car le petit port n’a malheureusement pas le monopole du cocktail à 23 €). Un reproche : pas de Campari mais des padrons frits (sorte de petits piments-poivrons) trempés dans une sauce verte « chaleureuse », et des cubes de panisses qu’il suffit de saler pour en réveiller les saveurs.
Ici comme ailleurs, les petites assiettes alignent anchois de Cantabrie à la ricotta et zestes de citron-origan, les coques-gremolata-sabayon miso et le poulpe n’duja (saucisse forte), des suggestions bien plus intéressantes que le ronflant homos de betterave-féta et zaatar qu’il faut virer des cartes à coups de pied dans le derche tellement on n’en peut plus. Plus pacifiques et délicieuses, cette salade de tomates-pêches rôties-stracciatella fumée ou l’intemporelle soupe au pistou, ouvriront le bal. Côté plats, daurade, pluma de cochon, noix d’entrecôte et burger (sauce barbeuc’) s’accompagnent de sauce vierge, d’aubergine confite-tahine, de sauce chimichurri, et souvent avec des frites fraîches, maison et cuites croustillantes. Le risotto aux courgettes et basilic accompagne un tartare de gambas au citron confit-stracciatella, frais, léger et sans reproche.
Un verre de Paternel blanc, des conversations animées, la nuit est tombée. La terrasse s’est illuminée comme une guinguette et on apporte une gamelle au chien assoiffé. Le baba au rhum est présenté sous une forme cubique accompagné d’une compotée acidulée d’abricots et de chantilly épaisse. Le sirop aux accents de fleur d’oranger renouvelle le genre, un dessert en harmonie avec le reste du dîner. Alors la réputation du Cabanon est-elle justifiée ? Oui et elle doit aussi beaucoup aux serveurs pleins de malice et humour. En fin de repas on est presque triste de quitter des potes avec qui tout était cool. En dépit du monde, la cuisine arrive à tenir la barre et ne perd rien de sa créativité. A la bonne copine Alexandra (qui a souvent tort) mais qui nous harcelait pour retourner au Cabanon, on dira qu’elle avait raison.
Le Cabanon, place Daumier/6, rue Frédéric-Mistral, 13960 Sausset-les-Pins ; infos au 09 82 37 90 88. Carte 50 €.
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