Elaborer du miel sur une péniche ? Mais oui, c’est possible ! Cette idée farfelue est née chez le compagnon photographe, d’Alice Galy. « Le but de cette expérience consiste à analyser le comportement des abeilles sur une péniche, explique cette diplômée en communication de l’université d’Avignon. L’été dernier, j’ai installé une ruche sur le pont avant et le résultat a été au-dessus de toutes nos attentes. En deux mois j’ai récolté vingt kilos de miel, sachant qu’en un an, un apiculteur récolte entre dix à quinze kilos de miel par ruche ; c’était incroyable ! ». En cette saison estivale, consécutivement aux résultats de l’année précédente, la péniche compte deux ruches, sinon « les abeilles seraient en manque de confort ». Le miel de péniche est donc rare car Alice Galy en produit en petite quantité. L’implantation de la péniche joue un rôle primordial dans la quantité mais aussi la qualité du miel. Celle-ci est située dans une zone périurbaine, entourée de végétation, arrosée par l’eau du Rhône, et les friches naturelles, « il y en a de partout , c’est ce qui plaît aux abeilles ». Ces dernières ont besoin de différentes variétés de plantes pour se sentir en bonne santé.
Chez un apiculteur, il n’y a pas de journée type, la profession préfère évoquer une année type : « En saison estivale, on récolte le miel et en fin d’année on fait le bilan de nos colonies ». Aujourd’hui, Alice sait qu’en fin d’année elle perd au moins 30% de ses abeilles victimes des conditions climatiques et des pesticides. Par exemple, la pollution et les aléas de la météo en 2017, lui ont coûté 50% de ses abeilles. Elle insiste en affirmant « que le métier d’apiculteur ne se limite pas à récolter du miel. Je dois gérer les ruches en mauvaise santé, les redynamiser, faire des transhumances, c’est-à-dire déplacer les ruches en pleine nuit vers d’autres floraisons, mais aussi combler les 30% de pertes en réalisant moi-même des colonies d’environ 80 000 abeilles ».
De la révélation à la passion
Tout a commencé il y a 5 ans lorsqu’Alice Galy rencontre un apiculteur de la région. Il lui fait découvrir ce monde et c’est « la révélation » confie-t-elle. A cette période, Alice fait des études de communication à l’université d’Avignon mais des stages frustrants et une remise en question sur sa vie professionnelle l’incitent à se lancer dans le métier d’apiculteur. Elle se forme à Rodilhant, dans le Gard, en tant que responsable d’exploitation agricole option apiculture. C’est une nouvelle page qui se tourne, d’autant plus qu’elle part de zéro « aucune terre, aucun matériel, aucune ruche ». Il faut se faire un nom, Abelha, qui signifie abeille en provençal, devient sa marque. Grâce à ses études de communication, Alice promeut son métier d’apicultrice sur les réseaux sociaux. Elle souhaite « donner une image plus moderne de cette passion et montrer que l’abeille peut être sympa ». Agée de 24 ans, ce ne sont pas les projets qui lui manquent : « Pour l’instant je vends mes miels sur la péniche mais très vite j’irai faire les marchés. J’aimerais par la suite travailler avec les restaurateurs tout en sachant comment ils utilisent mes miels. Je ne veux pas juste vendre, je veux entretenir une relation avec le client ».
Marie Riera / photos M.R.
Chemin de l’île de Piot ; Avignon ; contact via Facebook (@labelhapi) https://www.facebook.com/labelhapi/
Ajoute un commentaire