C’est l’histoire d’un retour aux sources, celui d’Adrien Aumaître qui a ouvert, le 2 mai dernier, un restaurant dans la maison familiale, « sur ces terres où je ramassais les fraises et les tomates quand mes grands-parents y habitaient », confie-t-il. Il a fallu faire vite, en janvier dernier Adrien Aumaître avait le feu vert pour monter son projet : créer un restaurant-bouchon-bistrot avec « de la bonne bouffe. Les gens veulent bien manger pour pas cher : ça n’a pas de sens, avertit le cuisinier de 32 ans. Je dis qu’il faut acheter au bon prix, en saison et à proximité, c’est ça le secret ». Dans ce mas construit en 1928, les carreaux ciments, les gros murs de pierre, les tables en marbre et les plats Le Creuset donnent le ton : « Je cuisine des tomates farcies, des escargots persillade, des ris de veau grillés au coulis de coing… Les clients me disent qu’ils retrouvent leurs plats grand-mère » se réjouit le jeune cuisinier.
Tombé dans la marmite du bon goût, Aumaître a commencé dès l’âge de 14 ans dans les cuisines de Frédéric Robert, Au Fil du Temps, à Pernes-les-Fontaines. Passé par l’école d’hôtelière d’Avignon, il a suivi sa formation chez quelques sommités locales, de Christian Etienne à Michel Philibert. Chez Serge, à Carpentras, il a conforté ses acquis pendant 3 ans et demi avant de prendre la décision de voler de ses propres ailes.
« Les cuisiniers se cassent trop la tête sur le visuel
et en oublient l’essentiel »
Seul en cuisine, Adrien Aumaître s’appuie sur l’aide en salle de son épouse, graphiste « qui travaille au premier étage. Quelques jeunes viennent m’aider ponctuellement » poursuit le chef qui confesse une joie immense lorsque ses clients lui disent « revivre des souvenirs de famille ». Sur les sets de table, chaque jour, Adrien Aumaître rédige une recette, raconte ses produits, qui sont ses producteurs : « Je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir mais ma récompense, c’est le retour des clients, c’est de voir mon personnel heureux de servir des gens heureux ». Une jolie profession de foi.
Message à l’attention du chef : sur « votre carte » accompagnant l’addition, il manque adresse et téléphone. Un détail, le dîner était TB ainsi que l’accueil. Merci !