Le 16 mai dernier, le quotidien régional Le Progrès titrait sur une nouvelle fierté lyonnaise : l’Anis des Gones, élu meilleur pastis du monde. Rien que ça. Une magnifique mise en lumière et un sacré coup de pouce pour la petite équipe de la Distillerie de Lyon, et son distillateur en chef, Richard Ducret. Fondée en 2021, l’entreprise compte trois effectifs, Richard Ducret, sa copine Esther, en charge de la commercialisation et de la communication et Léa, « notre apprentie. Nous sommes certainement parmi les distilleries les plus féminines de France », s’amuse Richard Ducret. Depuis l’obtention de ce prix, décerné lors du championnat des World Drinks Awards, la distillerie doit faire face à un raz-de-marée des commandes : – On réalise un mois de chiffre d’affaires par semaine d’activité, on s’est transformé en Amazon » confie Richard Ducret au Grand Pastis. Typicité, élaboration et spécificité : à l’heure de l’apéro, le distillateur confie ses secrets de fabrication et bien plus encore.
La genèse. Il faut remonter à l’été 2020 où Richard commence ses premières expérimentations dans sa petite distillerie de Franche-Comté. « Un pastis, c’est pas évident à réaliser ; il faut que la boisson ait un sens car elle porte l’étiquette lyonnaise et ce style lyonnais est à mi-chemin de l’absinthe de Pontarlier et des saveurs de la Provence ». La recette finale a été finalisée en même temps que les travaux d’installation de la distillerie, dans le 8e arrondissement de Lyon, à la fin août 2021. Le pastis a été commercialisé dans la foulée. La recette. L’Anis des Gones compte 17 plantes et épices en tout. Une bonne soixantaine de tests ont été nécessaires pour parfaire son élaboration. « Autre difficulté de l’exercice : on doit composer avec les huiles essentielles des plantes qui doivent joliment précipiter. On dépend énormément de la qualité des matières premières ». Le goût. Ce pastis, à mi-chemin entre légèreté et élégance, affiche un caractère herbacé avec une attaque aiguisée et intense, un fond de bouche sur des notes de réglisse et tout un bouquet floral. « Tout le reste de la composition doit homogénéiser l’ensemble ». Feeling. « Quand j’ai reçu ce prix, je n’ai pas trop mesuré quelle en serait sa portée, c’est ma première médaille d’or après beaucoup de branlées. Mais ce prix me conforte dans ma démarche, je ne travaille pas pour rien ». Au-delà d’une satisfaction et de l’encouragement que suscite cette distinction, Ducret y voit un signe fort pour toutes les distilleries lyonnaises. Contacté par la grande distribution de Rhône-Alpes, Ducret préfère encore attendre car « on ne peut pas tout manger d’un coup ».L’Anis des Gones en vente via le site ; 30 € les 70 cl.
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