Du Lacydon, on dira que le restaurant offre une vue rare sur l’entrée du Vieux-Port et que son chef, Sophian Jellouli, veut se faire un nom. Ce chef (ex-Renaissance à Aix), formé au Fouquet’s Barrière, à Paris, a aussi bossé avec Ronan Kernen à Aix et Mathias Dandine aux Lodges Sainte-Victoire. C’est dire si Novotel a eu raison de miser sur ce talent lors de son recrutement à Marseille voilà 2 ans et demi. Pas facile pour le restaurant du Novotel Vieux-Port, de grandir dans l’ombre de son aîné des Trois Forts au Sofitel. Et pourtant. Sophian Jellouli est bien décidé à faire parler du travail de sa brigade et de son équipe en salle.
Première étape : la carte. Limitée à 11 propositions, elle se divise en deux offres. La première, cible la clientèle internationale : bacon cheese burger, salade César, tartare de bœuf ou pâtes sauce bolets-cèpes et parmesan. La seconde affiche un caractère un peu plus trempé avec un carpaccio de betteraves crues et cuites-haddock et feta ou un coquelet à l’estragon purée à l’ail confit.
De l’os à moëlle, on retiendra son accompagnement de butternut-châtaignes ; on tartinera généreusement l’ensemble sur une tartine toastée aux relents d’ail frotté. Fondant, gras et croustillant… Une petite rareté finalement peu courante dans les restos. Le velouté de lentilles, très (trop) classique, gagne en suavité avec un œuf cuisson basse température. Jellouli l’assaisonne de lardons et oignons façon petit salé aux lentilles et c’est une très bonne idée. De « la croûte moderne » du cabillaud, on dira qu’elle est constituée de chapelure-parmesan-noix et beurre. La portion de poisson, cuit à la seconde, est copieuse et se nappe d’une sauce façon marinière laissée à la libre interprétation de la cuisine. Une assiette qui se suffirait à elle-même assortie d’un dessert.
La poire infusée à la sauge se déguste à la simple cuillère posée sur une ganache montée de chocolat parsemée de noix torréfiées. Trop de sucre dans le sirop aurait gâché le fruit qui, ici, est resté dans son jus. « Simple et efficace » comme résume le chef. Alors faut-il aller déjeuner au Lacydon ? Oui pour le cadre, la vue, la salle et le service très sympa. Oui aussi pour la motivation du chef et sa volonté d’imprimer un style à « son » Novotel Vieux-Port. Oui parce que le chef parsème ses assiettes de jeunes pousses (poireaux, petits pois, tournesol) signées d’Antoine des « Pousses d’Endoume » et parce qu’il revendique une « cuisine sensible ». Un moment cool au calme.
Le Lacydon, Novotel Vieux-Port, 36, bd Charles-Livon, Marseille 7e arr. ; infos au 04 96 11 42 11. Carte de 30 à 50 €.
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