Petit à petit, l’oiseau fait son nid et la réputation d’Amal Froidevaux devient indissociable des financiers, cookies, madeleines, cakes, brownies et autres tartes dont elle s’est fait une spécialité. La jeune femme de 27 ans doit son goût immodéré pour la pâtisserie à sa maman, auprès de laquelle elle a appris les gestes évidents et l’utilisation d’ingrédients simples, sans chimie ni produits dérivés. Trois longues années durant, elle a travaillé dans une agence parisienne de lobbying et confie avoir eu souvent du mal à concilier ses aspirations profondes avec les obligations que les demandes de ses clients lui imposaient. « Régulièrement, je me demandais quel métier exercer pour rendre les gens heureux, dit-elle. Ça paraît naïf dit comme ça mais c’est important la valeur ajoutée qu’on génère en exerçant un métier ». Finalement, Amal a quitté Paris pour Marseille en octobre 2017.
Comme de plus en plus de jeunes diplômés, le jeune femme voit dans la pâtisserie le moyen de donner du sens à ses journées. Titulaire d’un master II décroché à Sciences Po Aix, celle qui se destinait au métier d’attachée parlementaire décroche son CAP pâtisserie en 2017. « Dès que je suis arrivée à Marseille, j’ai cherché à travailler dans des pâtisseries mais sans expérience en laboratoire, je n’intéressais personne », reconnaît-elle. La voie de l’auto-entrepreneuriat puis la création d’entreprise se sont donc imposées.
Un chef pour le traiteur salé
« Aux Voisins » est née en septembre 2019. « Il s’agit d’un traiteur sucré-salé à tendance végétale, je travaille dans le registre végétarien mais je ne m’interdis pas le végétalien à terme, avance Amal Froidevaux. Comme avec ma pâtisserie, je suis portée sur les ingrédients intègres, un oeuf est un oeuf, je ne travaille pas avec des poudres ou du jaune en bouteille ». Des convictions écologiques, une pâtisserie saine et un développement de l’activité salée en vue, l’agenda d’Aux Voisins est chargé : « Je vais travailler avec un cuisinier pour développer la part de salé dans notre activité ; actuellement, le laboratoire est aux Chartreux et nous sommes en quête d’un nouveau local pour accompagner notre développement », dit la jeune maman. Production, livraisons, prospection, communication et facturation, Amal Froidevaux se bat sur tous les terrains. On déguste ses gâteaux dans les coffee-shops, à la brûlerie Moka, chez les Cafés Corto, dans la petite boutique déco Bloom Drops (à côté du Parpaing qui flotte dans le 5e) et chez Fuzz (rue Bussy l’Indien dans le 6e).
Le financier, miracle d’amande et de sucre mêlés, délicatement brûlé sur ses angles et coins croustillants est un modèle du genre. Ses côtés joliment bombés respirent le beurre chaud et son fondant, lorsqu’on mord dedans, valent à eux seuls, bien des voyages. Normal pour un gâteau qui s’en réclame.
Aux voisins sur Instagram @auxvoisins et auxvoisins.com
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