Et finalement, c’est quoi la recette du succès ? Un comptoir et une équipe qui te reconnaissent dès ta deuxième visite ? Un cadre familial, copain, urbain, vieillot, peu importe, mais qui présente l’énorme avantage de ne pas avoir été « agencé » par un zozo prétentieux qui « rythme les espaces » ? Un bar de quartier qui a une histoire ? Le Bistro bleu c’est un peu tout ça : il a été aménagé avec des objets qui ont une valeur sentimentale pour ses propriétaires, son équipe te dit bonjour et au-revoir en souriant (et te propose une gnôle avec le café), et la légende raconte qu’il a été l’un des hauts-lieux des trafics dans l’affaire de la French connection. Un temps oublié, ce bistro (sans « t ») est remonté à la surface depuis quelques mois porté par sa belle terrasse baignée de soleil. On y est encore passé cette semaine, c’était cafi de monde, pour beaucoup des employés des entreprises voisines et des gens qui aiment se montrer (la ville en est pleine).
La carte est imprimée sur une feuille A4 pliée en deux et glissée dans des livres pour minots. Moi j’ai eu « Martine chez sa tante »… Un signe ? Fricandeau aveyronnais et œuf mayo maison seront partagés à plusieurs avec l’apéro. Suivent le croque-monsieur jambon truffe-pomme de terre au four salade, la soupe de crabes bleus et rouille maison, les gnocchis gorgonzola, la blanquette de veau rosé de l’Aveyron ou le tartare de bœuf. Y’a rien là ?
Le filet de daurade royale à l’huile d’olive fumée est posé sur une polenta aux petits légumes. Le chef a pensé que ce serait sympa d’y ajouter des jeunes pousses ; c’était pas pas essentiel. Il suffisait de saler et poivrer pour une assiette parfaite. La blanquette de veau aveyronnais, s’accompagne de riz. Pan, dans le mille. Si tu veux ruiner définitivement ton summer body, tu te jettes sur le moelleux choconoir-mascarpone aux poires. Sinon, le tiramisu caramel beurre salé ou le financier chantilly végétale maison seront parfaits pour accompagner le café.
Tu l’as compris, on a beaucoup aimé revenir au Bistro bleu. Primo parce que l’ambiance est là, les sourires aussi. Deuxio parce que la carte est conforme à l’esprit bistrot de quartier ; tertio parce qu’on a besoin de revenir à des « valeurs réelles » et que les concepts à la mords-moi-le-nœud c’est plus possible. Tu aimeras cette cuisine familiale, sans prétention, mais qui remplit les assiettes sans bâcler ni les cuissons, ni les assaisonnements. C’est le bistrot de quartier comme on les voit revenir, et ça, ça nous fait un bien fou.
Le Bistro bleu, 20, rue Jean-François-Leca, Marseille 2e arr. Fermé sam et dim. Ouvert jeu et ven soir. Infos au 04 91 52 22 03. Plat du jour 13, 70 €. Formules 16,40 et 18,40 €. Vin, la bouteille en trois couleurs de 24 à 25 €.
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