Son goût pour les bars de quartier ne date pas d’aujourd’hui. Déjà, en mars 2018, Léa Bizalion posait couteaux, fouets et louches au bar-tabac du Terminus, à Endoume, avec une ambition : « Servir une belle cuisine dans un bar-tabac ». Les années sont passées et l’appétence de la foodosphère pour les troquets s’est amplifiée. Ça tombe bien car Léa aime toujours autant ces petites adresses pleines d’âme. Dernier joli coup en date, la cuisinière vient de reprendre et d’ouvrir, après 3 mois de travaux, Yaya, un comptoir très fréquenté par les robes noires du palais de justice et commerçants voisins.
Yaya, bistronomie à petits prix
Fidèle à ses origines greco-libanaises, Léa Bizalion a baptisé son adresse Yaya… « Ça veut dire grand-mère en grec », sourit-elle, reprenant quelques forces à la fin du service, accoudée au comptoir. La première salle avec vue directe sur la rue Breteuil et le palais de justice, ressemble à un troquet mais à bien y regarder, une salle, dans le fond, reprend les codes déco des adresses bistronomiques. « J’ai exposé mon projet à mon amie Caroline et c’est elle qui a donné une âme au lieu. Cédric, mon menuisier, a refait le comptoir. Pendant tout le mois de juillet, j’ai passé mon temps sur le-bon-coin-est-mon-ami et j’y ai déniché des chaises et des tables en bois avec une authentique patine ».
« Il n’y a aucun calcul, je sers la cuisine que j’aime et que j’aime faire »
Café-croissants-œufs brouillés et p’tit rouge au déjeuner
Côté carte, rien ne change. « Je ne me mets pas de pression inutile et je ne me noie pas dans des trucs trop compliqués », assure la maman de César et Jonas. En à peine plus d’une semaine, l’ardoise a déjà vu défiler un risotto de gambas, une daurade snackée-polenta crémeuse et légumes du moment, un blanquette, un foie de veau persillade, une poitrine de cochon confite et des gnocchis-parmesan et lard grillé-champignons.
Côté vins, le Yaya a mis de côté les snobismes de l’époque, avec des IGP Méditerranée (rosé, Terre de passion) et des IGP varois (blanc et rouge du dom. Cabaudran), un Zouzou estampillé côtes du Rhône, « et j’ai pris du champagne pour des avocats qui voudraient fêter une affaire », glisse Léa. « Comme l’ancien propriétaire, qui a fait vivre l’adresse pendant 25 ans, je souhaite que les clients viennent et reviennent. Alors j’ai élaboré une formule déjeuner à 19,50 € », dit la chef de Yaya qui espère séduire avec ses petits-déjeuners : – Commencer la journée avec des œufs au plat, un croissant, un jus de fruits, des œufs brouillés, des tartines… pas mal non ? » Un vrai bar de quartier, une adresse du quotidien, et le futur rendez-vous des hôtes du palais.
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