La famille des pastis marseillais s’agrandit avec la naissance du Pastis de la Plaine, nouveau-né de la toute jeune Distillerie de la Plaine. A l’origine de ce nouvel alcool anisé, Guillaume Strebler et Salem Haji qui, avec ce premier pastis, espèrent tracer un chemin qui les conduira, dans quelques années, à la distillation de whiskies non sans être passés au préalable par le gin et l’eau de vie de bière. « Guillaume était venu en stage à la Brasserie de la Plaine avec l’idée de créer une distillerie, raconte Salem Haki. Nous réfléchissions nous aussi à ce type de développement et avons décidé de nous associer ».
A cette heure, 120 bouteilles de chaque cuvée sont prêtes à quitter la distillerie, « mais on va lancer une nouvelle production, tempère Guillaume Strebler. On tâte le terrain et on teste le marché ». Une très belle bouteille en verre fumé, un graphisme qui rappelle la parenté avec les bières et un esprit « absolument pas cliché… Pour notre pastis, on voulait montrer Marseille alors on a choisi la mer et le port » dit Salem Haki.
Carnet de dégustation
Le pastis tradition, arbore une robe blanche une fois dilué qui lui donne des airs d’anisette. Là s’arrête la comparaison puisqu’à l’attaque franche sur des notes d’anis étoilé et de réglisse, succède une longue finale sur le fenouil. Idéal à l’apéritif et au cours d’un déjeuner sur une cuisine méditerrannéenne de caractère aux saveurs très marquées.
Le pastis dégustation tire son originalité et sa finesse de la verveine portée par le yerba mate. La richesse de la composition anis vert, graines de fenouil et poivre lui confère une identité propre sans désorienter les amateurs d’anis étoilé et réglisse. Un pastis pour la table, avec un poisson de Méditerranée juste grillé, des crustacés, des légumes d’été. Un pastis « simple » qui inviterait à se parler, à en parler et à le commenter, le pastis comme un lien social, rien de plus vrai à Marseille…
Pastis de la Plaine, 70 cl, prix de vente public : 28 €. Infos au 04 91 47 32 54.
Un surprenant alambic
Attirant les regards en fond de local, un alambic charentais en cuivre modifié rappelle qu’aux XIXe et XXe siècles, le centre-ville de Marseille grouillait de brasseries et distilleries : « C’est un petit alambic de 120 litres tout en cuivre entièrement réalisé à la main. Il a vu le jour il y a environ 50 ans dans les ateliers de l’entreprise Maresté à Cognac, maison aujourd’hui doublement centenaire » raconte Guillaume Strebler. Unique dans la cité phocéenne, cet alambic est tout à fait adapté à la distillation de whisky provençal made in Marseille. Le système de chauffe à la flamme direct et de refroidissement par serpentin en cuivre augmentent la surface de contact entre le cuivre et les vapeurs d’alcool… gages de qualité pour la fabrication d’alcool. Dans quelques mois, des gins et eaux-de-vie devraient être élaborés en attendant les premiers whiskies marseillais, au mieux, à l’aube 2021.
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