Bruno d’Angélis travaille sur l’ouverture, dans quelques mois, d’un restaurant sur le port de La Ciotat. En lieu et place de l’Office’In, avec vue sur le port et l’église, dans le périmètre le plus pittoresque de la ville, le chef qui s’est fait connaître à Avignon, peaufine son arrivée. A La Ciotat, d’Angelis s’associera avec Refka l’ancienne propriétaire d’un petit restaurant d’Eguilles que le cuisinier a accompagnée lors de ses années de consulting. « Cette restauratrice a été expulsée par son bailleur et elle a eu l’opportunité de racheter ce très joli petit restaurant qui fut jadis une pharmacie, relate Bruno d’Angélis. Comme nous nous entendons bien, j’ai accepté sa proposition pour travailler ensemble ».
1998, arrivée chez Michel Chabran (2 étoiles)
2000, prend la direction des cuisines de l’hôtel d’Europe à Avignon où il restera 15 ans
Juin 2015, s’engage aux côtés d’Inter Rhône dans le projet de réaménagement de l’ex-banque de France, place de l’Horloge à Avignon. Les difficultés liées aux travaux, les changements de présidence, les difficultés de gestion auront raison de sa participation.
Quand servira-t-il ses premiers clients ? La période troublée et le confinement sanitaire interdisent tout pronostic et de gros travaux seront réalisés « car on ne garde que les quatre murs. On souhaite aussi réaménager la terrasse mais dans le périmètre d’une église, il faut être prudent en termes d’aménagements » reconnaît d’Angélis qui ne cache pas son impatience : – Je serai libre et intransigeant sur ce que je veux faire. J’ai vécu tellement de choses… Et les étoiles ? Pfff… souffle le cuisinier presqu’avec soulagement. Je commence une autre vie, maintenant, ce qui me rend heureux, c’est la découverte d’un honnête artisan ».
Bruno d’Angélis, sa nouvelle philosophie de vie
Lorsqu’il a fondé son entreprise de conseil auprès des restaurants et entreprises de restauration Bruno d’Angélis ne se doutait pas de la nouvelle vie qui s’ouvrait à lui. « J’ai fait de la formation, de l’accompagnement, du conseil et j’ai fait de très belles rencontres, dit-il. J’ai rencontré des gens passionnés animés par l’envie. J’ai exercé mon métier dans des lieux improbables vivant des moments fous avec des profils atypiques dans des univers exceptionnels », dit Bruno d’Angélis avec un ton d’une rare émotion. « Comme d’autres, j’ai connu la période médias-Michelin et je ne vivais que pour ça mais j’ai compris qu’il y a une autre façon d’être restaurateur ». Alors le cuisinier s’est-il donné pour défi d’ouvrir un restaurant « avec une brigade qui aime le métier » et enfonce le clou : – Le vrai mérite ne se trouve pas chez ceux qui travaillent avec une étoile dans un palace ». Et de rendre hommage, en guise d’exemple à feu Michel del Burgo qui fut l’un des génies de la gastronomie française aux temps heureux où les « influenceurs » n’existaient pas : – Del Burgo n’a jamais réussi à faire vivre son propre restaurant, pour y arriver, il aurait dû s’allier à des financiers pour l’encadrer. C’était un homme trop entier, un puriste à fleur de peau ».
Félicitations. La Ciotat a besoin d’une cuisine intelligente, créative et pas touristique. La recette entrée originale, plat créatif, dessert succulent, menu (hors vin) entre 27 et 30€ l’ensemble , c’est le succès assuré. Bonne route.