C’est une adresse qui cultive la discrétion… et le sens de la famille. Depuis 2011, les parents, Martine et Daniel Dessegno, rejoints, depuis, par leur fiston, Quentin, animent ce traiteur avec une ligne de conduite : « c’est comme à la maison ». Sauf que si tout le monde cuisinait comme ça à la maison, ça se saurait. Les parents se lèvent tôt le matin, très tôt, pour cuisiner des assiettes du jour (colombo de porc-riz basmati, rosbeef sauce rémoulade et gratin dauphinois) proposés au déjeuner à 13 €. Correct. En matinée, les voisins et habitants du quartier en panne d’inspiration (ou par manque de temps) viennent ici chercher le plat du jour comme cette fameuse soupe au pistou revendiquée sur l’ardoise, uniquement le mercredi.
En salle ou en terrasse, on s’installe après avoir passé commande : la quiche lorraine, crémée et généreuse en cubes de jambon vaut à elle seule le détour. On regrettera la panure aux corn-flakes toute molassonne du poulet réchauffé au micro-ondes mais ce dernier reste délicieux et l’idéal serait de le réchauffer au four à domicile pour récupérer toute sa croustillance. Et puis il y a ce chausson garni dans l’esprit d’une pizza, avec un look de panzerotti, qu’on partagera et qui pourrait faire office d’accompagnement à l’apéro.
Comme à la maison et le gang des terrines
Et puis, il y a les rissoles de poisson. C’est une spécialité charcutière de Marseille ça, les rissoles, un truc qui était dévolu aux charcutiers. Monsieur Paulet (196, rue Paradis 6e), en faisait de sublissimes dans les années 1970. Et puis comme toujours, les charcutiers marseillais les ont laissé tomber, nos pauvres rissoles, pour nous proposer à la place des quenelles. On n’a rien contre les Lyonnais, mais des quenelles sur le Vieux-Port, c’est grotesque. Les rissoles de la famille Dessegno sont un monument en voie de disparition, elles sont roulées dans la panure, trempées dans une sauce au fromage blanc, persil et fines herbes. C’est quoi les rissoles ? Allez les manger, vous verrez.
Alors faut-il découvrir les spécialités de Comme à la maison ? Ceux qui aiment les ambiances familiales et de quartier seront servis. Oui pour l’efficacité de Quentin au service et la qualité de cette crème aux œufs pas trop sucrée mais bien vanillée. Oui encore si vous voulez brancher Martine sur sa collection de terrines. Elle voudrait plein d’étagères couvertes de terrines mais Daniel, lui, rêve de vide et d’espace car il a horreur des collections. Il paraît même que la salle des ventes voisines avertit Martine quand une belle terrine se profile. Le gang des terrines a frappé sur Chave. Qui de Martine ou Daniel l’emportera ? Mystère…
Comme à la maison, 124, bd Chave, Marseille 5e arr. ; 09 50 37 75 54. Déjeuner 20-24 €.
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