Jeudi 5 août au soir, ce sont quelque 120 personnes qui ont répondu présent à l’invitation conjointe du cuisinier Mory Sacko et du groupe Assembly qui a loué les terrasses du CNM jusqu’au 3 octobre. En dépit des nombreuses tables qui sont restées vides, ceux qui sont venus se sont délectés du set parfait des DJ’s, à l’heure de l’apéro et du lancement du dîner. Les nombreux plats servis aux convives par une équipe souriante et très pro ont répondu à l’esprit des plats à partager prôné par le chef qui mixe les cuisines africaine et japonaise avec pertinence. Edo à Marseille
Mango jerk (mangue salée, oignon rouge, piment, citron vert, épices jerk) et salade de concombre aux algues ouvrent le bal précédant un poulet frit parfait de croustillance et un saumon tempura à la cuisson et aux assaisonnements tirés au cordeau. La cuisse de poulet laquée tamarin- sauce mafé, la patate douce rôtie crème cajun, les bananes plantain frites et l’aubergine soja sésame répondent aux demandes végétariennes et nous propulsent sur les marchés du Mali. Le smoked chocolat doit tout son succès à la force du cacao et à la présence mêlée du wasabi et de la fleur de sel fumée. Le savarin bissap et framboises, c’est sûr, recueillera tous les suffrages.
En résumé ? On nous avait promis une cuisine de rue et le contrat est rempli. La brigade réussit le tour de force à servir 120 couverts en même temps dans une belle harmonie toujours avec rythme. Côté vins, la carte est indigente mais les cocktails (Olive et Umeshu, Black Lemon et Hissap) méritent tout notre enthousiasme. Les amateurs de cuisine michelinesque seront déçus et les disciples de Panurge s’y précipiteront avec le sentiment d’appartenir à une élite… Reflet d’une époque qui privilégie le contenant au contenu.
Edo à Marseille de 21 € (déjeuner) à 24 et 29 €. Instagram @edoworldwide
Dîner hier soir, en tout début de soirée au CNM /restaurant EDO. Le concept en soi est judicieux, la courte carte alléchante, l’ambiance electro hypnotisante pour la jeunesse de la cité. Le rapport originalité/quantité/prix est très correct.
Là ou le bât blesse, c’est que le volume impressionnant qui est servi (300 couverts le midi et 600 le soir) ne permet les plats chauds, une attente raisonnable, une qualité de service optimale, ce malgré une attitude volontaire et pro. 1 000 couverts, ça devient de l’industrie, et c’est très compliqué à gérer ! Pour autant rien n’est mauvais, mais on sent plus le modèle économique juteux que l’intention première de régaler et enchanter le peuple gourmand et nomade. C’est dommage.
Une usine à fric, à fuir absolument !
La vue est splendide, mais le concept relève de l’amateurisme. Ce n’est pas ce qu’on peut véritablement appeler un restaurant. Ce n’est ni plus ni moins qu’un snack hors de prix !
Des serveurs au style faussement amical, qui oublient de vous apporter vos boissons, qui vous pressent de terminer pour pouvoir installer plus rapidement les clients suivants, le tout sans porter de masque pour la plupart d’entre-eux et se moquant des gestes barrières alors que tous les clients arrivent masqués. Dans les assiettes, des proportions ridicules (une demi-aubergine en guise d’accompagnement d’un tout petit morceau de saumon…). A 29 euros le repas, c’est proprement scandaleux ! Une malhonnêteté intellectuelle dans la présentation du menu : il est annoncé un ensemble de 4 plats pour vous donner l’impression que vous êtes dans un concept gastronomique, mais en réalité c’est un leurre car il ne s’agit en fait que d’une petite entrée, suivie d’un petit plat (honteusement comptabilisé comme 2 plats car Mory Sacko compte le mini-accompagnement de légumes comme un plat à part entière) et ensuite un petit dessert, l’ensemble dans des petites gamelles peu pratiques pour le client.
Je suis habitué tant à la cuisine de rue qu’à la vraie gastronomie cuisinée par de vrais chefs. J’ai conscience des exigences qu’un client peut légitimement avoir pour un repas à 29 euros. Nous en sommes très très loin ici ! Au regard de mes expériences nombreuses dans des restaurants de qualité (gastro, semi-gastro ou restaurants de terroir) comme dans des restaurants plus simples, je peux vous garantir que ce lieu n’est qu’une boîte à fric (vente de goodies à la sortie, on se croirait presque chez Disney….) et ne vaut pas la peine d’y dépenser votre argent. En y allant, vous aurez juste eu le plaisir de contempler une vue époustouflante sur les îles du Frioul, mais avec la sensation très désagréable en sortant d’avoir encore faim malgré la petite heure passée à être collé aux tables de vos voisins (la terrasse est un poulailler industriel où un maximum de tables ont été installées afin de dégager le plus grand profit possible). Fuyez ce lieu et dirigez-vous vers de vrais restaurants proposant un bien meilleur rapport qualité-prix, il en existe à Marseille et en Provence !
La vue depuis le Cercle des nageurs étant splendide, il est juste dommage qu’il ne soit pas possible d’aller juste boire un verre dans ce « restaurant » éphémère.
Par ailleurs, il est regrettable que le Cercle des nageurs se soit associé à ce concept très fumeux, surfant sur la vague de la « branchitude » ; j’espère sincèrement que cela ne viendra pas entacher la belle réputation de cette institution marseillaise.