On recense quelque 10 enseignes Dalloyau à Paris, une seule à Marseille. C’est dire si l’arrivée de cette honorable maison, qui tient son nom des officiers de bouche de Louis XIV, a fait grand bruit dans cette ville qui fut si hostile au maître de Versailles. Décor et accueil sont irréprochables : l’équipe est souriante, semble maîtriser son métier même s’il a fallu réclamer plusieurs fois l’addition et boire son café après les desserts alors qu’on les avait demandés en même temps. Celà dit, les temps d’attente sont réduits à leur plus strict minimum et, le déjeuner achevé, on profite sans regarder sa montre, de la vue sur le port autonome et les collines de l’Estaque. Le plat du jour, un carré d’agneau aux herbes-écrasée de pommes de terre au parfum de thym et girolles, est servi rosé, cuit à point. A la carte, les entrées alignent une religieuse au crabe, 12,5 g de caviar français, un velouté de butternut-ravioles pépites de foie gras et girolles. Les poissons (dos de loup poêlé-polenta parfumée au caviar-pousses d’épinard chiboust citron, demi langouste à la plancha brisque à l’estragon) et les viandes (entrecôte simmental frites de panisses os à moelle croque au sel, filet de boeuf gratin dauphinois, boeuf rossini) appartiennent au répertoire hyper classique. Dalloyau maison de tradition assume sa carte un tantinet ronronnante et pourquoi pas si c’est bon ?
Le suprême de poulet français et ses taglioni crème aux morilles est fondant et généreux, parfaitement assaisonné et aromatisé à la morille. Le filet de boeuf grillé est servi saignant, la viande, d’une belle tendreté, s’amuse d’une pointe de gros sel croquant. Les assiettes sont calibrées, sans surprise, conformes aux intitulés.
A l’arrivée des desserts, on se prend à commenter le « format » de l’enseigne qui respire l’expérience et le savoir-faire. Bien sûr, comme dans toute aventure humaine, on peut trébucher sur un baba au rhum trop sucré, une galette feuilletée pauvre en frangipane et le tarif du café (2,50 €, quand même !) mais le sentiment de satisfaction culmine sur l’Opéra au chocolat noir profond. Alors faut-il y aller ? Oui car les fondamentaux sont respectés, le service est convenable, la pâtisserie agréable. Samedi 3 janvier, l’écrasante majorité des restaurants du centre-ville de Marseille étaient fermés. Heureusement que Dalloyau était ouvert… et affichait complet !
Brasserie Dalloyau, les Terrasses du Port, quai du Lazaret, Marseille 2e arr. ;
réservations au 04 91 45 75 11. Plat du jour : 16,50 € ; carte 40 € environ. Pain : 12/20 – café : 11/20.
Plat du jour brochette d’agneau courgette farcie à la niçoise : viande immangeable pleine de nerfs et une grosse courgette ronde bouillie avec à l intérieur on ne sait pas ?? Peut être lanières de choux rouge. Bref affreux !!!!! Restaurant à déconseiller et ne plus y mettre les pieds.