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Frédéric Julien, le vigneron qui fait du vin et… brasse la bière la Gramillette

Le Vaucluse terre de vins ? Oui mais pas que. Il se pourrait que l’on parle bientôt du Vaucluse aussi pour ses micro-brasseries artisanales tant elles font florès dans le département. Le dernier en date à rejoindre ces brasseurs heureux est un vigneron ! Installé à Rasteau, Frédéric Julien a été viticulteur pendant 15 ans, « converti en bio depuis 10 ans », souligne-t-il aussitôt. Il a ensuite  entrepris de construire pendant 5 ans, de ses propres mains, une cave afin d’endosser le tablier de vigneron en 2017. « Le domaine couvre 18 hectares mais je ne vinifie que la moitié, énonce ce solide gaillard de 45 ans. Grenache, syrah, mourvèdre, clairette, roussanne ou bourboulenc s’y épanouissent, dans le droit fil des vins des côtes-du-Rhône ».

la Gramillette
La tarente gecko, emblème des bières la Gramillette

Jamais à court d’une passion, Frédéric Julien s’est piqué de curiosité pour la bière il y a 2 ans : « C’est la rencontre avec un autre vigneron-brasseur dans le Val de Loire qui a achevé de me convaincre, raconte-t-il. L’entendre parler a été comme un déclic et en moins de 30 minutes, il m’a prouvé que c’était tout à fait faisable ». Quelques brassins ont été ensemencés avec du moût de raisin, générant 200 litres de bière blanche aux accents de fruits rouges acidulés, « tout est parti, ça a bien plu » reconnaît le vigneron qui écoulé 3000 litres de sa bière en 2017. Et le cours des choses évolue plutôt bien puisque depuis le début 2018 Frédéric Julien a déjà commercialisé 800 litres de bière : « Je vends beaucoup au domaine mais aussi à des épiceries fines, une station essence de Séguret, des épiceries bio comme le Biocoop de Vaison-la-Romaine et au Drôle d’oiseau, le bar à vin de Carpentras ».

Une réputation qui gagne du terrain
S’il reconnaît volontiers que le vin et la bière sont très différents, Frédéric Julien parle même « d’amusement ». « J’aurai tendance à dire que le vin c’est plus sérieux, que la bière est plus festive, estime-t-il. Arômes, complexité, élevage… Le vin se déguste sur plusieurs années, mais je sais que certaines bières se prêtent au vieillissement et j’apprends peu à peu les subtilités aromatiques des arômes de malt et des arômes fermentaires… »

domaine gramiller
La montagnette au Gramiller, d’où vient le nom du domaine : grame signifie « chiendent » en provençal et gramiller, « terre infestée de chiendent »

Insatiable curieux qui se nourrit de rencontres, Frédéric a noué des liens avec Florian des bières la Mourguette à Orange, un caviste converti brasseur ainsi que d’autres confrères de Briançon. « A terme, je me vois vigneron mais je travaille également pour me parfaire dans l’univers de la bière avec pour objectif de créer une recette où les arômes de malt et de houblon ne se concurrencent plus mais s’harmonisent »… Si le malt provient d’Ardèche, le vigneron expérimente certains houblons comme celui qu’il a ramassé du côté des Paluds de Noves dans des haies de cyprès : « Mais je n’étais pas content car il apportait des notes vaseuses et de terre marécageuse… Peut-être ne l’ai-je pas ramassé au bon moment ?« .

A ce jour, le vigneron travaille sur une bière bio « à titre expérimental » et assure que tout ceci « reste un hobby » mais la réputation de ses Gramillette blonde, brune et brune douce et ambrée gagne du terrain à chaque brassin. Si le coeur vous en dit, vous pourriez rejoindre Frédéric lorsqu’il organise des rendez-vous dégustation dans sa cave… à vin.

Bière la Gramillette, domaine Gramiller, 99, route du Stade, 84110 Rasteau ; infos au 06 89 14 32 93. Dégustations le vendredi de 17h à 19h.

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