Il était une fois Teo Carret qui chantait l’Italie à chaque service. Une Italie rêvée entre Portofino et Naples, une Italie qui cajole en hiver et enflamme en été. « Croqueur d’amour, l’œil de velours » chantait Dalida en parlant de Gigi, allusion à peine déguisée à cette trattoria joyeuse du cours Julien, inaugurée voilà moins d’un an, et dont Teo orchestre chaque service. Gigi appartient au tableau de chasse de la team du Parpaing qui Flotte déjà présente sur trois autres adresses phocéennes.
La salle de l’ancien Bistrot du Cours a été remaniée, le comptoir agrandi et carrelé de blanc. La carte nous conduit en périple tout le long de la côte ligure, à coup de tartare de thon à la pistache, polenta crémeuse dorée au four-mozza fraîche et sauce tomate San Marzano, lasagnes bolognaise et spaghetti aux champignons, truffes râpées, jus de volaille, parmesan, citrons confits. Appétissant, heureux et coloré en toute saison. Souriante et jamais avare d’une anecdote, la serveuse explique que la focaccia est faite sur place et que certaines pâtes – les fraîches – le sont aussi. Réjouissant.
Le début du repas sera forcément partageur : mortadelle et câpres à queue, roquette copeaux de parmesan et les fameux arancini à l’encre de seiche et poulpe aux citrons confits. Pas encore trentenaire mais déjà très au fait de son propos, Carret se fait tentateur : la milanaise de veau et citron et les polpettes de veau/saucisse, tagliatelle fraîches et parmesan se nappent de sauce tomate, jamais acide, encore moins aigre et soyeuse comme un drapé de velours.
Jamais à court d’arguments, la cuisine aligne ensuite une brioche perdue mousse mascarpone et caramel beurre salé, une panna cotta vanille-pommes confites au four et une tarte chocolat-noisettes piémontaises. Vanté par les uns, dévoré par les autres, le tiramisu accompagnera le café et se partagera, comme la conversation, qui n’a rien perdu de son enthousiasme durant tout le déjeuner.
Alors faut-il réserver chez Gigi ? Oui car on y mange honorablement et le rapport qualité-prix est au rendez-vous. Oui car la carte, à l’exception des desserts, propose deux formats d’assiettes, donc deux prix, permettant de multiplier les commandes et de se faire beaucoup plus plaisir. Oui parce que l’équipe s’amuse, bichonne ses tables, va et vient avec bonne humeur et la bonne humeur est devenue un bien très très précieux ces derniers temps.
Gigi, 13, cours Julien, Marseille 6e ; infos au 09 85 00 76 28. Carte de 24 à 30 €.
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