C’est typiquement une adresse de voisinage, celle dont on pousse la porte quand, le soir venu, personne n’ayant fait les courses, on se dit que c’est ici qu’on va pouvoir dîner. De ces adresses, où l’on réserve une table pour un déjeuner entre amis ou pour un repas de travail dont on veut qu’il soit réussi. Le Grancafe est entré dans le patrimoine de son quartier, certes avec moins de bling bling que ses voisins, mais avec un surplus d’amitié sinon d’amour, rares dans le périmètre.
Celà fait 18 ans que Laurent Guigui est à la manœuvre, un beau pied de nez à tous les aigris qui ne lui donnaient pas plus de 6 mois lorsqu’à 25 ans, il s’est lancé dans l’aventure. Laurent a appris le métier sur le terrain, auprès de Jacques et Laurent Pourcel, une année durant au Jardin des Sens pour commencer puis à la Compagnie des Comptoirs, toujours à Montpellier.
Dans un décor qui réunit les codes du bistrot (tables en bois et plateaux en marbre, comptoir) et ceux de la brasserie (cocktails Batman ou Volverine), évoluent des plats « rassurants » comme les carbonara guanciale-pecorino, effilochée d’épaule d’agneau de Sisteron cuisson longue et gnochetti gorgonzola du Piemont-speck et noix. L’ardoise invite à partager des assiettes de carpaccio d’artichaut-citron et parmesan, une burrata pugliese tout en trinquant à l’apéritif.
Laurent est sur tous les fronts, allant de table en table : – Vous voulez goûter une huile d’olive de folie ? » dit-il aux voisins qui se régalent de ces magnifiques beignets de blettes de pays, croustillants et légers à la fois. L’assiette de homos parsemé de viande hachée grillée et de grenade étonne par son côté aromatique (cumin) et tonique. Epater avec du pois chiche écrasé ? Très fort ! Place à l’escalope fine de veau aux champignons que la cuisine a eu l’idée de travailler avec un peu d’amaretto pour secouer la sauce. La salle est pleine et Laurent veille sur chacun comme il le ferait pour des amis.
Un tiramisu classique au café qu’on soulignera d’un expresso vient clore le match. Alors faut-il réserver son couvert au Grancafe ? Oui d’abord pour le patron, un type très cool et souriant dont personne ne pourra remettre en cause ni la passion ni l’envie de bien faire. Oui ensuite pour l’équipe souriante qui emmène les clients dans un joyeux tourbillon. Oui pour la terrasse extérieure aussi confortable que les différentes salles et l’esprit italiano-marseillais de l’adresse. Oui enfin si on souhaite déjeuner ou dîner pour 30-35 € avec le sentiment d’avoir été respecté. Et oui, enfin, parce qu’ici la clientèle est joyeuse, discrète et amicale et ça compte pour beaucoup.
Le Grancafe, 158, rue Jean-Mermoz, Marseille 8e ; infos au 04 91 22 70 84. De 30 à 35 €.
Ajoute un commentaire