Ne l’appelez plus Sweet’s Lady… « Tout le monde parlait du Sweet, alors, lorsque nous avons refait la façade, nous avons peint le Sweet », sourit avec malice Greg Gassa qui sait mieux que quiconque écouter sa clientèle et coller à l’air du temps. Le 11 mai prochain, le Sweet soufflera sa première bougie et entamera son deuxième été. « L’hiver a été très bistrot franchouillard, cet été l’ardoise suivra l’inspiration west-est coast, ce sera la Califonia summer philosophy » poursuit-il.
C’est lors d’un récent voyage à LA que Greg, jonglant à merveille avec les oxymores, a eu l’idée de mettre en scène une carte mi-junk-mi-healthy, les oeufs du diable ou benedict, les pull pork BBQ en tête, « mais je garde le croque-monsieur au jambon truffé », souffle le propriétaire. Côté déco, le Sweet a subi quelques transformations, les murs ont été « bien peint-mal peint » dans un esprit Margiela et habillés de photos persos orientées rock, « mais je n’ai pas touché à l’alcôve du fond qui demeure l’âme du Sweet », souffle Gassa. Depuis décembre dernier, Jordan Lukas, 24 ans, a rejoint l’équipe. Ce jeune chef né à Agen « adore Marseille » et a rapidement pris possession de la micro-cuisine : « Il m’a donné carte blanche, assure Jordan Lukas au sujet de Greg Gassa. Il me dit ce qu’il veut et moi je fais à ma façon » sourit le cuisinier aux origines espagnoles.
« Ici tout est jeune, lance Gassa en pointant la rue Glandevès du doigt. Nouvelles enseignes, rénovation en cours et à venir des façades et de la rue, le propriétaire du Sweet poursuit : Cette rue a tellement été sous-estimée, oubliée, victime de ses nuits glauques et des bars à hôtesses »… Le fond de l’air est en train de changer ; sous l’impulsion de l’association Marseille-centre, un mini marché s’installe désormais tous les jeudis de 9h à 13h sur la place Lulli : confitures, miel, fruits et légumes, l’offre est encore réduite mais témoigne d’une volonté de transformer le périmètre opéra. « Tout ce qui est vendu sur le marché est cueilli, mûr à point, ce sont des produits majoritairement locaux, c’est super » se réjouit Greg Gassa, rendant hommage à Martine Tardieu du site « Du goût dans mon panier », très active sur le marché.
Des nuits glauques des années 60 et 70 à la California summer philosophy, il n’y avait qu’un pas, allègrement franchi.
Sweet’s lady, 29, rue Glandeves, Marseille 1er ; résas au 04 91 61 45 95. Carte déjeuner/dîner : 20-25 €.
Photos © Mona Grid
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