Toute l’histoire débute autour d’un ruisseau, la Clue, qui arrosait jadis des jardins maraîchers. Les années sont passées et des potagers, il ne reste que le souvenir et la volonté de faire vivre une gastronomie du quotidien. Sur cette terre qui appartenait jadis aux arrières grands-parents de Marine Poyet, la jeune femme et son cuisinier de mari, Maxime Vigier, ont eu l’envie de créer un restaurant. Une Provençale mariée à un Auvergnat, le story telling s’avère des plus alléchants. Le Jardin de la Clue, à équidistance d’Allauch et La Valentine, raconte le pari lancé par Maxime et Marine il y a un peu plus de 7 ans, la volonté de faire vivre une maison de famille arrimée aux souvenirs, le regard portant loin, au-delà des collines.
Au déjeuner, on croise beaucoup de familiers qui ont pris ici leurs habitudes. Deux ardoises, deux visions. Les suggestions proposent des saint-jacques snackées à l’ail-amandes hachées, un homard rôti-linguine à la truffe, une picanha de black angus-copeaux de parmesan-balsamique et pommes rattes, des calamars persillade patates-mayo coriandre. Moins emphatique, le « Retour du marché » mêle crème de chou-fleur-saumon fumé fromage frais, tartare de bœuf au pistou et une crème brûlée aux agrumes.
Du travail de Maxime Vigier, on retiendra le caractère joliment rustique des assiettes (crème de champignons de Paris-saint-félicien pané aux amandes) et harmonieux, comme dans ce pavé de sébaste à l’unilatéral, que la cuisine a eu la bonne idée d’accompagner d’une brouillade de salicornes. On lui reprochera, péché véniel, de vouloir gâter le client en surenchérissant dans la composition des assiettes (la vierge qui accompagne la daurade sébaste), brouillant les frontières entre bien et mieux. Doit-on lui en vouloir ? Certainement pas, les chefs d’aujourd’hui se perdant dans les malheureux excès contraires.
Alors faut-il tirer la chaise au Jardin de la Clue ? Oui parce qu’on aime le caractère familial des lieux et la carte qui surfe entre les classiques et les humeurs du chef. Oui parce que le service est sympa, sans prise de tête, teinté de sourires connivents. Oui parce que le rapport qualité-prix du menu « Retour du marché » est satisfaisant et oui parce que Maxime Vigier a sélectionné les fantastiques pains de Farinette, la boulangerie de la maison Geney. « Manon et Etienne, ce sont des amis, de vrais intimes, des sincères » explique-t-il. Autant de bonnes raisons qui justifieront l’envie d’y aller puis de retourner au Jardin de la Clue.
Le Jardin de la Clue, 62, chemin de la Clue, Marseille 11e arr. ; infos au 04 91 31 78 91. Menu déjeuner 29 €, formule 42 € et carte 62 €.
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