Le souvenir de cet ancien pressing de quartier s’est évaporé au milieu des vapeurs d’acétone et d’essence F. Depuis le mois de mai dernier, Krisbikaju distille sa bonne humeur et son esprit pop sur les trottoirs de Chave. Après des années itinérantes, Julie a scellé ses crêpières derrière ce petit comptoir qui lui permet de garder un œil bienveillant, sur ses clients. « J’ai été saisonnière d’hiver pendant 9 ans et puis j’ai décidé d’arrêter », raconte-t-elle. Des sommets au quais de Seine, Julie a aussi conduit un triporteur à Paris et vendu des crêpes, « je faisais mon litre de pâte par jour et je vendais ». De la terre à la mer, Julie a tenu un chalet de Noël plusieurs années durant sur le cours Mirabeau et a aussi vendu des glaces sur deux bateaux dans la rade des îles du Frioul… Et puis un jour, la joviale blonde a fini par jeter son dévolu sur le boulevard Chave.
Des galettes à la Sôcisse de Marseille
Chaque semaine, une galette : en ce moment c’est fromage à raclette-chutney d’oignons et jambon cru. Aussi irréprochable qu’appétissante, l’impétrante affiche des bords croustillants et un cœur tout chaud, souple et gourmand. Une soupe de lentilles corail au cumin réchauffe les cœurs et les mains qui enserrent la verrine. Et avec le café ? Une toute simple sucre-citron suffira à sa mission.
Krisbikaju, clin d’œil à la fratrie
L’adresse est prise d’assaut, les minots se régalent de la galette jambon-œuf-fromage : – Et quand ils me demandent une recette particulière, je la leur fais, ils sont contents et ça me fait plaisir », confie Julie. A leur façon de sourire, parler et passer commande, on devine les habitués de la première heure. Julie parle à chacun, et Julien, son meilleur ami est venu lui prêter main forte. Les deux s’amusent, la bonne humeur est contagieuse. Une bière Aquae Maltae, un cidre breton de la famille Sorre hydratent les plus assoiffés.
La fête commence le matin avec un bon café et se poursuit l’après-midi en mode goûter. « On a une clientèle qui nous plaît et nos clients sont comme nous », disent Julie et Julien. Mais pourquoi Krisbikaju ? Ce sont les premières syllables des prénoms de la fratrie Kristine, Bilou, Caroline et Julie ! « J’ai toujours rêvé d’avoir un restaurant, quand j’étais gosse, j’écrivais sur le portail de la maison Krisbikaju à la façon d’une enseigne », dit notre maître ès-crêpes. Et il semble que le destin l’ait entendue.
Krisbikaju, 68, boulevard Chave, Marseille 5e arr. ; infos au 07 62 16 20 01. Carte 15-20 €, menus minots 13 €.
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