Défiant bourrasques et tempêtes, le quatuor fondateur de la Bonne Mer, poissonnerie-restaurant de Vauban, a tenu la barre. A l’heure du rapport d’étape, un an après l’ouverture de leur adresse au pied de la basilique, Alex, Benjamin, Momo et Julien ont relevé le défi de proposer une carte régulière, avec des assiettes conformes à la promesse. Adresse de quartier, repaire de potes, chacun vient ici s’accouder au comptoir à l’heure de l’apéro en mode blanc, forcément. La carte des vins invite à sortir des sentiers rabâchés de la Provence au profit d’un Savenières (le Parc, dom. FL 2016) ou d’un très élégant Condrieu d’André Perret 2020 (plus à l’aise sur des volailles, voilà pourquoi on le cantonnera au pré-repas).
Que ceux qui n’aiment pas les huîtres goûtent celles-ci (fines de claire et vertes de claire n°3, Gillardeau n°3), juste arrosées d’un trait de citron. Ils seront surpris par leur délicat accent iodé, leur légèreté doublée d’une fraîcheur et, c’est sûr, tomberont sous le charme. La seiche en tempura trempée dans un aïoli convient aux partageurs. Rare dans les restaurants, l’anguille est servie fumée et grillée avec une poire de bœuf sur une purée de pommes de terre arrosée de jus de viande. Toujours dans le registre terre-mer, le chef, Mamadou Kebe (ex-les Trois coups), larde de poitrine fumée quelques morceaux de joue de lotte et agrémente ses saint-jacques aller-retour d’une crème de chorizo pour le tonus et la vicacité. Pour accompagner le tout, un très raisonnable chardonnay du dom. Doudet-Naudin (25 €), en Savigny-les-Beaune, servi frais, idéal justement sur les saint-jacques ou le cabillaud cuisinés dans un registre rustique.
Longtemps, la Bonne Mer a proposé un aïoli le vendredi, quelle belle idée abandonnée pour laquelle on serait les premiers à manifester pour en accélérer le retour ! Au déjeuner, la salle et le service se font copains, le week-end spirit approchant, on sent que beaucoup ont envie de traîner à l’heure des desserts de la pâtisserie Amandine et du café. Alors faut-il pousser la porte de la Bonne Mer ? Oui car l’adresse propose un poisson sauvage du jour à la façon d’un plat du jour, simplement travaillé au four avec un accompagnement pertinent. Oui car l’équipe fait de gros efforts pour proposer du sauvage et du local « à chaque fois qu’on le peut » et de l’Atlantique si nécessaire avec une assurance : – On fait avec ce que la mer nous offre ». Oui parce que la carte change chaque semaine et le travail appliqué de Mamadou Kebe mérite toute notre attention. Oui, enfin, pour le petit banc de poissons qui permet de se faire plaisir, à la maison, avec quelques pièces à l’irréprochable fraîcheur.
La Bonne Mer, 13, rue Fort du Sanctuaire, Marseille 6e arr. ; 07 88 31 25 89. Carte 50-55 €.
Si la mer est bonne, la Bonne Mer nous embarque
L’équipe de la Bonne Mer a eu la bonne idée d’équiper une barque marseillaise, tout en bois, d’un moteur électrique, pour nous proposer des croisières insolites. La formule propose de quitter le Vieux-Port pour un tour d’une heure trente – voire deux heures si on est sympa et cool – pour relier le Vallon des Auffes, Malmousque et le Petit Nice, avant de revenir au bercail. A bord, des box-lunchs, des oursinades, des plateaux de coquillages pour se régaler en mode privatisé (12 personnes) ou avec d’autres inconnus qui deviendront vite des amis. Excellente idée pour fêter un anniversaire ou un événement. Pour réveiller la capitaine Haddock qui sommeille en vous.
600 € la barque privatisée et 50 € par personne pour le repas. Infos au 07 88 31 25 89.
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