Si ce sont les tonneaux vides qui font le plus de bruit, ce sont souvent les assiettes bien pleines qui font parler. Chaque jour au déjeuner, il y a ambiance à la Cave de Grignan. Agents immobiliers, professions libérales et fashion addicts en goguette y tirent la chaise pour cultiver un esprit mi-bistrot mi-caviste dans une ambiance copine et cool. Comme toujours en pareil cas, c’est l’ardoise qui dicte sa loi : artichauts italiens-roquette et parmesan, salade de hareng, boudin noir purée maison, mont-d’or chaud et jambon serrano et roquette… On a l’embarras du choix. Le service est fluide, les temps d’attente réduits. On déjeune en duo sur des tables de jardin sans prétention, on refait le monde à quatre sur une table ronde joliment nappée. Le saint-marcellin fermier est servi chaud dans une feuille de brick croustillante ; la bonne idée réside dans la salade de roquette assaisonnée d’un trait d’huile d’olive sur laquelle on a jeté quelques grains de grenade pour le côté acidulé. Les gnocchis à la poutargue sont bien cuits et recueillent tous les suffrages à l’image du poulpe au curry vert-riz basmati, aux saveurs vives. Comme toujours chez un caviste, les bouteilles défilent, les bouchons sautent et les verres trinquent. A l’heure du dessert, les uns choisissent la compote de pommes et beurre salé, les autres privilégient le fondant au chocolat noir et zestes de citron. Comme un envol d’étourneaux, lorsqu’arrive l’heure de la reprise, tout ce petit monde enfile la veste et part en vitesse sans se retourner. Demain, à la même heure, les bouchons sauteront encore et on trinquera à la Cave de Grignan. L’Histoire est un éternel recommencement…
La Cave de Grignan, 59, rue Grignan, Marseille 6e. Déjeuner uniquement ; de 20 à 25 euros.