S’il y avait un concours du bistrot le plus cool, la Table du Café arriverait probablement dans le trio de tête. Co-dirigée par un quatuor de copains associés, Marie Deschodt, Yann Djeddou, Romain Mathy et Manu Mendez, l’adresse a ouvert ses portes le 25 avril et enfonce chaque jour un peu plus le clou. « C’est un bistrot de cuisine française, sa carte change toutes les trois semaines, confie Marie Deschodt pointant du doigt l’ardoise noire qui habille un pan de mur. On a aussi une proposition rôtisserie avec les volailles d’un élevage de Cheval-Blanc à côté de Cavaillon et les loups bio de la ferme aquacole du Frioul ».
Originaire de Grenoble, la cuisinière se dit vigilante sur le respect du calendrier saisonnier et l’avoue sans ambage : – J’ai envie de donner ce que j’aime recevoir dans une ambiance marseillaise de quartier ». Une profession de foi qui vise juste, la salle, la terrasse affichant complet pour l’essentiel avec des voisins et des proches du quartier. Avec un ticket moyen très raisonnable et en dessous des prix généralement constatés, 19 et 25 € au déjeuner, 30 € en soirée, l’équipe assure acheter « utile au jour le jour », c’est-à-dire des produits locaux et frais, et a décidé d’ouvrir 7 jours sur 7 : – Seule condition pour contenir au mieux les prix ».
« Il y a beaucoup de restaurants qui ouvrent en ce moment mais la qualité simple et généreuse, ce n’est pas si fréquent »
Yann et Marie
« Nous ne servons pas une cuisine clinquante et ne cherchons surtout pas être à la mode, prévient Yann Djeddou qui assure n’appartenir à aucune bulle de restaurateurs en vue. Nous sommes un lieu de vie dans le quartier accessible au plus grand nombre ». Assurant qu’il y a un avenir pour les métiers de bouche, Yann et Marie précisent qu’il suffit de « ne pas se moquer des clients en leur servant de bons produits, portés par l’envie de faire plaisir ».
La Table du Café, référence au café la Muse voisin, est donc entrée dans la grande famille de ces adresses (le Longchamp palace, l’Ebénisterie, la Muse, le Trois Quarts, NDLR) appartenant à un groupe de potes qui ont tous en commun d’avoir d’abord été salariés avant de s’associer. Marie, formée chez Vatel, a obtenu son premier poste de chef à La Muse et Yann, issu d’une famille de restaurateurs lyonnais installés à Niolon (l’Ancre), s’est fait connaître d’abord au Malthazar, puis au Poulpe, avec Michel Portos, avant de rejoindre le Longchamp palace. « Etre un groupe, c’est notre force, l’union est une obligatoin lorsqu’on décide d’ouvrir tous les jours, c’est notre ambition et on aime ce qu’on fait ».
Nouer sa serviette à la Table du Café
Chaleur, été et régalade entre amis : Marie s’est laissé porter par ses envies avec quelques accras de morue, parfaitement dosés en piment, et un carpaccio de pagre-bergamote confites-crème d’amande et framboises servi frais. A savourer en égoïste, des boulettes de poisson-pois chiches caccio e peppe, une poitrine de cochon fermier laquée-fenouil confit et carottes. A partager, une jolie volaille de Michel Chavinas, dont on saucera le blanc dans un jus réduit et qu’on accompagnera de tomates huile d’olive basilic, d’un taboulé vert éclairé de quelques raisins blancs secs et une traditionnelle salade verte à l’ail. Tout est joliment exécuté, on sent que le souci de justesse domine en cuisine. Les assaisonnements sont évidents, pas besoin d’en rajouter. Une bonne idée : plonger quelques tranches de nectarines grillées dans une crème anglaise au romarin pour agrémenter une île flottante. Et si, lorsqu’arrive le café, l’envie de traîner à table pour refaire le monde survient, vous tenez la preuve que cette adresse a pleinement rempli sa mission…
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