C’est assurément le coup de cœur du mois, tant pour le service, souriant et gentil, que pour l’assiette. Avec Noël Baudrand en cuisine, le Capucin, restaurant de l’hôtel Mercure Canebière Vieux-Port, ne pouvait recruter mieux. Ce chef de nature discrète, fidèle et stable, propose une cuisine à l’image de son caractère, une cuisine accessible, lisible et compréhensible, parfaite pour les déjeuners de travail et les dîners en tête-à-tête, élégante et marseillaise si on souhaite faire découvrir les charmes de la ville à un touriste de passage.
Avec vue directe sur l’artère emblématique de la ville, la brasserie du Capucin apparaît telle une bulle de calme face au bouillonnement urbain. Identité locale assumée et produits d’ici, la carte navigue entre les grands classiques (soupe de poissons de roche, artichaut barigoule-tartine de condiments, burger d’agneau et ail confit-frites) et les inspirations d’ailleurs (kefta de bœuf à l’olive verte-homos de lentilles corail, et cœur de romaine snacké).
Petit à petit, la salle se remplit, des habitués, des commerçants du marché Noailles voisin, des voyageurs qui font leur dernière pause avant de « monter » prendre le train. Il souffle ici comme un air de Canebière d’antan où les brasseries attiraient le chaland, où le défilé sur l’artère faisait le spectacle. Baudrand, en chef d’orchestre minutieux, sert un très frais et léger velouté de petits pois glacé à la menthe-fleur de magret fumé. Le dos de cabillaud au citron est posé sur un lit de pois très finement détaillés et ultra croquants, les échalotes, romarin et granola apportent du croquant et des virgules gustatives aussi fugaces que surprenantes.
Le Capucin et son bon rapport qualité-prix
On s’était juré de ne pas prendre de dessert et de ne pas sucrer le café mais comment résister au soufflé glacé chocolat à 75%-cacahuètes caramélisées et crème glacée au beurre salé ? La force du chocolat contrastant avec la quenelle de glace, suffit à nous faire oublier toute bonne résolution et tant pis, on sucrera le café…
Alors faut-il (re)découvrir le Capucin ? Oui car Noël Baudrand a gagné en assurance depuis ses années sur le Vieux-Port. Sa cuisine a relevé le défi de la simplicité et de la sophistication mêlées, un délicat oxymore que seuls s’autorisent les chefs à la technique éprouvée. Oui parce que le service est vraiment très sympa, juste présent comme on aime, sans jamais tomber dans l’obséquieux. Oui pour la qualité des assiettes, l’intelligence de la carte et le rapport qualité-prix qui permet de s’offrir un vrai repas à 31 euros. Et retrouver la Canebière pour s’y attabler, c’est aussi un authentique plaisir à savourer une fois au moins pour s’en convaincre.
Le Capucin brasserie, 48, La Canebière, Marseille 1er arr. ; infos au 04 30 22 03 12. Formules 27 et 31 €.
Ajoute un commentaire