On l’appelle Jéjé, Jéjé Barbu. C’est son nom de scène, un nom qui lui sert de paravent car « c’est un concept », dit-il. « Mon nom de famille n’intéresse personne » poursuit Jéjé Barbu à la table du Longchamp Palace. A 42 ans, Jéjé a le culte du secret, il cultive le mystère : « Tout ceci est en lien avec mes soirées, au moins les gens en savent sur moi, au plus ils seront surpris ». Avant de faire les beaux jours pendant un an et demi d’El Clandestino, le restaurant caché au premier étage d’une maison de Saint-Victor, Jéjé a roulé sa bosse. « J’ai dirigé le Laune qui est ensuite devenu le Ca Blanca rue Saint-Pierre, raconte-t-il entre deux gorgées de café. J’ai ensuite bossé au Ventre de l’Architecte au Corbusier ; ensuite, je suis parti au Hilton d’Alger en qualité de chef exécutif puis à Marrakech au Comptoir »…
Le concept de Jéjé : le resto clandestin itinérant. « Je ne propose pas qu’un restaurant, dans toutes mes soirées il se passe quelque chose, affirme-t-il. Le lundi 5 octobre, 5 DJ’s se relaieront aux platines (1)« . Pour chaque nouveau repas servi dans un site « hallucinant », une performance accompagne la soirée : « Jean-Charles de Castelbajac sera là dans quelques jours » promet Jéjé Barbu. « L’idée c’est de bien manger, je cherche à servir une cuisine qui électrise, rock’n roll, qui bombarde en bouche » s’enflamme le cuisinier. Des caves aux toits d’immeubles, du hangar à la maison de maître abandonnée intégralement taggée, de l’arrière-boutique de magasin à la calanque, tout est bon pour fusionner bonne cuisine, événement et animation. « J’aime l’ambiance underground et pour que la sauce prenne, la jauge est variable de 50 à 140 participants : « Je veux créer du contact et que les gens se lâchent » poursuit le Barbu.
« Les gens ne sont plus prêts à payer 40, 50, 80 euros pour s’asseoir à une table aussi bonne soit-elle, analyse Jéjé. Le modèle s’essouffle ! ». Le succès des soirées qui envahissent Marseille est symptomatique du phénomène : le métier de cuisinier se sophistique, il faut désormais aussi faire du marketing… De Joséphine son épouse, Jéjé ne dira rien. De ses deux filles, 9 ans et 21 ans, on saura seulement que « l’aînée parcourt le monde… ça ne sert à rien de se montrer » lâche-t-il. La restauration poursuit sa mue…
Comment participer aux soirées du Barbu ? Il vous suffit de connaître quelqu’un qui y participe… ou, sur Facebook, de rejoindre la page « la cachette du Barbu« . Deux soirées (toujours le lundi) sont programmées chaque mois et le lieu de la fête est toujours annoncé à 18 heures pour débuter 3 heures plus tard. Comptez en moyenne 39 euros par personne.
(1) Troublemakers, Raf, René la Dynamite, le Borgne, Tanguy et Marc le Diabolik
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