Les Danaïdes signent leur grand retour. La fameuse brasserie, qui avait sombré dans l’oubli ces dernières années, est tombée dans l’escarcelle de l’équipe du Parpaing qui flotte (déjà aux commandes du Camas Sutra, du Bambino et du Gigi). Les travaux ont été menés sous l’œil vigilant et avisé de Farah qui a été intransigeante sur les moindres détails. Depuis le week-end de Pâques, les premiers clients, souvent des voisins et amis, ont retrouvé le chemin de cette adresse phare des Réformés. Au sol, un damier noir et blanc, des banquettes et fauteuils velours pistache à l’unisson avec des rayures larges aux murs, animent la vaste brasserie aux volumes impressionnants. Les tables nappées de blanc renvoient aux opalines alignées sur le comptoir noir. Une autre salle, à vocation plus bistrotière, côté bar, accueille les plus pressés.
La carte a sorti l’artillerie lourde avec les œufs aïoi, la pissaladière, l’anchoïade et les sardines-beurre en entrée. La bavette black angus-frites, le tartare de bœuf, la sôcisse de Marseille, le dos de merlu en bouillabaisse, l’aïoli au maigre confit donnent le vertige. Pour partager entre convives les frites, haricots verts sautés à l’ail ou la frisée à l’ail viennent en extra. Les moules gratinées au délicieux goût beurré juste sorties du four se laissent engloutir sans réfléchir ; la simple évocation d’une daube de poulpe-polenta crémeuse excite l’appétit. La voilà qui arrive, servie nappée de sauce. Jamais en reste d’une bonne idée, la cuisine y a disséminé quelques cubes de citron confit et des olives taggiasche pour saler et enrichir plus encore les saveurs. Une daube irréprochable dont il faudra surveiller quand même les équilibres.
Comme toujours en pareil lieu, on y croise des amis qui sont « venus voir » et d’autres qui tirent la chaise pendant le repas. Les tables sont vivantes, on se salue de loin ; le personnel ne ménage pas ses sourires, tout heureux de retrouver les clients habitués des autres restaurants de la galaxie du Parpaing. La tarte au citron arrive, généreusement campée dans son assiette, acidulée et en accord avec le reste du repas clairement orienté mer.
Alors faut-il retourner aux Danaïdes ? Mais oui évidemment parce qu’on aime le nouveau cadre et l’énergie retrouvée de cette brasserie de toujours. Oui pour l’excellent rapport qualité prix qui permet de déjeuner de 20 à 30 € des produits frais et bien travaillés. Oui encore parce qu’on peut y débarquer à n’importe quelle heure et on sait que de l’apéro à l’assiette, tout se passera bien. Oui enfin parce que Julio Iglesias qui chante « Vous les femmes » en plein service, c’est quand même magique.
Les Danaïdes, 6, square Stalingrad, Marseille 1er (les Réformés) ; infos au 04 91 62 28 51. Carte de 20 à 30 €.
20 -30 euros… Chouette les Danaïdes d’antan avait d’autres ambitions que de faire de l’argent. Parpaing qui flotte mais encore pire le Bambino…
C’est vraiment sympa et très bon. J’ai juste été un peu surpris par le poisson grillé a la poêle dans la recette de l’aïoli.