Les mois de mars et avril ont été consacrés aux travaux ; le mois de mai sera celui de l’inauguration des Halles de Saint-Tropez. Le projet a pris corps en lieu et place de l’Hysteria, l’ancien restaurant de Jean Roch, quai de l’Epi, face au port de la cité du Bailli de Suffren. « Le contexte nous pousse à la prise de conscience et à la créativité. Comme disait ma mère, cette crise que nous avons traversée est un mal qui nous conduit au bien » analyse, non sans philosophie, Jean Roch. Le projet mêlera en un même site, un food court, une halle et un marché couvert, « ce sera un lieu de rencontres et de partage » insiste celui qui anima de longs étés durant, avec le VIP Room, parmi les plus belles nuits du golfe.
Pratiquement, ce sont 15 corners et 5 foodtrucks qui cohabiteront toute l’année, 7 jours sur 7, de 6 heures du matin jusqu’à une heure du matin. « J’ai faim » le delivery de Saint-Tropez aura un bureau sur place et livrera aussi bien les villas que les bateaux et les maisons du centre ancien. Piétonnisée, la rue permettra de savourer sur place un bel échantillon des cuisines du monde. « Les fruits et légumes de Mr Veggie, la poissonnerie l’Ecailler du Port, la boulangerie des Deux Frères (et ses meilleures tartes tropéziennes de tout Saint-Tropez) ont été parmi les premiers à nous rejoindre » s’enthousiasme Jean Roch.
« Au début, on nous a regardés avec surprise et comme ici tout le monde nous connaît de longue date, on nous a suivi »
Jean-Roch
Né dans une famille toulonnaise originaire de Toscane, Jean Roch puise son sens du produit dans ses racines italiennes : – Quand on a grandi à Toulon, le rituel c’était d’aller aux Halles. C’était l’excursion avec ma grand-mère »‘ rappelle-t-il non sans nostalgie. Revenant sur les affres des derniers mois, Roch fustige la civilisation de la performance instantanée : – On se rend compte qu’on ne peut plus vivre dans l’éphémère, l’heure est à la transmission des valeurs, que va-t-on laisser à nos enfants ? » questionne-t-il. L’oiseau de nuit promet que ces halles répondront aux besoins d’une production locale et de saison, « je veux que nos enfants mangent les tomates d’ici » assure celui qui, lorsqu’il a présenté son idée, a suscité plus de scepticisme que d’enthousiasme. « La municipalité laissait courir une envie de halles à Saint-Tropez mais ça n’allait pas au-delà. Quand mon frère m’en a reparlé, on s’est attelé à la tâche et on a fait quelques plans pour poser les idées. Les adhésions se sont faites très lentement, au compte goutte et maintenant, il y a des gens qui m’appellent de tous les points du globe, pour dupliquer le concept » s’amuse Jean Roch.
De l’aveu même de son promoteur, ces Halles de Saint-Tropez regrouperont le meilleur en un seul point et cette démarche est aussi frappée du sceau de la culture : – La connaissance des produits, de la nature, des saisons c’est aussi de la culture. Ce sont des valeurs de transmission importantes pour demain ». Un marché, c’est de la diversité et de la sensibilité, estime Jean Roch qui cite même Gilbert Bécaud et ses « Marchés de Provence ». Jean Roch citant Bécaud, nous avons vraiment changé d’époque.
Les Halles de Saint-Tropez, 1, quai de l’Epi à Saint-Tropez ; infos au 04 94 96 27 68.
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