En trois mois seulement, Limon est passé du statut d’adresse confidentielle, dont on se refile les mérites sous le manteau, à mini institution sur la Canebière où tout riverain, digne de ce nom, se doit d’être allé au moins une fois. Dans un local qu’on pourrait résumer à une entrée d’immeuble façon long couloir, la micro-cuisine, toute carrelée de blanc, propre et fonctionnelle, devient le théâtre d’une inspiration au libre cours dont les légumes et assaisonnements sont la clef de voûte.
Sur l’ardoise, pas plus de trois propositions, deux sandwiches à base de pain bun bio au levain et un bowl (un bol quand on parle français) composé d’un risotto de boulghour-citron-feta-légumes de saison rôtis et herbes fraîches. La chiffonade de jambon cuit italien s’accompagne de très fines lamelles de tomme de Savoie et le pain est tartiné de pesto noisettes et roquette (chou croquant et pickles. Pour viriliser le sandwich, un ajout bienvenu de piment lui apporte consistance, tenue et caractère. Pour les desserts, un mouhalabieh (flan aromatisé à la fleur d’oranger) et des cookies chocolat sont exposés en vitrine, au comptoir.
La réputation de Limon se justifie, les portions sont généreuses et les saveurs oscillent de l’acidulé au salé en passant par le pimenté. Le pain est parfait, tout souple, juste grillé pour gagner en saveur. En revanche, le boulghour est gorgé d’eau et délave un peu les assaisonnements du bowl. Alors faut-il courir chez Limon pour y dévorer un ‘dwich à midi ? Oui et plutôt deux fois qu’une car toutes les recettes sont équilibrées, très fraîches et de saison (aubergines confites, feta et câpres, chou croquant et herbes fraîches). La générosité des recettes donne envie de décerner la médaille du très bon rapport qualité-prix à ce bouclard qui a banni le gras de toutes ses recettes. Un conseil encore : venir à midi ou 5 minutes avant pour passer commande ; ensuite, une longue file d’attente se forme, preuve ultime s’il en est de l’excellente réputation, justifiée, de l’adresse.
Limon, 132, la Canebière, Marseille 1er ; environ 10-14 €.
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