Lassés d’être pris pour ce qu’ils ne sont pas, les consommateurs plaçaient beaucoup d’espoirs dans le décret qui a été publié dimanche 13 juillet au Journal officiel de la République française. A sa lecture, ils en ont eu des hauts-le-coeur. Ce décret relatif à la mention « fait maison » met en avant des plats entièrement élaborés « sur place », à partir de « produits bruts », n’ayant subi « aucune modification », pour valoriser le « savoir-faire » des restaurateurs.
Mais un « produit brut » qu’est-ce que c’est ? Selon le texte, « un produit brut (…) est un produit alimentaire n’ayant subi aucune modification importante y compris par chauffage, marinage, assemblage ou une combinaison de ces procédés ». « Le but de ce décret est la reconnaissance de l’acte de cuisiner, reconnaître un savoir-faire par rapport à une cuisine d’assemblage, en donnant au consommateur une information simple et fiable », a expliqué Carole Delga, la secrétaire d’État au Commerce et à la Consommation.
« Peuvent entrer dans la composition d’un plat fait maison, les produits qui ont été réceptionnés par le professionnel épluchés, – à l’exception des pommes de terre -, pelés, tranchés, coupés, découpés, hachés, nettoyés, désossés, dépouillés, décortiqués, taillés, moulus ou broyés »; mais aussi « fumés, salés, réfrigérés, congelés, surgelés », ou encore « conditionnés sous vide », poursuit le décret.
« Les frites surgelées par exemple ne pourront pas entrer dans ce décret. Cela signifie que celles des fast-food, ne pourront pas être considérées comme des frites faites maison, tout comme leurs sauces qui arrivent toutes prêtes ne seront pas considérées comme faits maison », a précisé Mme Delga. Mais la secrétaire d’Etat omet de préciser que si on suit ces nouvelles règles, certaines des recettes chez Quick, McDo ou Burger King pourront se prévaloir de cette mention. Un comble !
Dans la composition d’un plat fait maison peuvent aussi entrer : « les salaisons, saucisseries et charcuteries, à l’exception des terrines et des pâtés. Les fromages, les matières grasses alimentaires, la crème fraîche et le lait, le pain, les farines et les biscuits secs, les légumes et fruits secs et confits, les pâtes et les céréales ». Mais aussi « la choucroute crue et les abats blanchis, la levure, le sucre et la gélatine, les condiments, épices, aromates, concentrés, le chocolat, le café, les tisanes, thés et infusions, les sirops, vins, alcools et liqueurs, la pâte feuilletée crue, et, sous réserve d’en informer par écrit le consommateur, les fonds blancs, bruns et fumets », précise le texte.
« Une sauce tomate toute prête ne pourra pas entrer dans ce décret », ajoute la secrétaire d’État, précisant que pour les abats, « il est indiqué qu’ils doivent être blanchis, et ce pour des raisons sanitaires ».
« Un plat composé d’un produit non mentionné (…) peut être présenté comme fait maison, dès lors que la marque du produit ou le nom du professionnel qui l’a fabriqué est expressément indiqué », note cependant le décret. Les professionnels doivent indiquer de manière visible par tous les consommateurs, la mention suivante : « Les plats faits maison sont élaborés sur place à partir de produits bruts ».
Hier mardi, le président de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière (Umih), Hubert Jan, s’est réjoui auprès de l’AFP de cette « victoire ». Pour une fois qu’un membre du gouvernement et un syndicaliste dansent la farandole main dans la main, on ne va pas les blâmer…
Avec AFP
Même si tout est perfectible, je trouve que ce décret va dans le bon sens… tout le monde sais que mac and co ce n’est pas de la cuisine… tout juste de la nourriture 😉
C’est vrai, ça va dans le bon sens mais je me mets à la place des chefs qui vont au marché tous les matins à 7 heures cette loi ne les protège pas. il fallait que le fait maison soit donné à eux qui font 100% fait maison même s’il y en a 10 en France 🙂
Lizbeth