Edouard Loubet a vendu son groupe hôtelier familial comprenant le Domaine de Capelongue de Bonnieux, le Galinier et le moulin de Lourmarin dans le village éponyme. Il quittera la Provence, fin septembre. « J’arrête, je vends tout et je vais faire autre chose, confie le cuisinier qui soufflera le 25 septembre prochain ses cinquante bougies. J’ai l’impression que je n’ai pas vu mes enfants grandir même s’ils passaient des heures avec moi en cuisine. Cette décision a été prise après mûre réflexion pendant deux ans » souffle-t-il. Effet collatéral de la crise liée à la Covid ? Loubet est catégorique et répète inlassablement la même chose auprès de tous les médias qui lui posent la question : – Les Maisons Édouard Loubet se portent très bien, et le groupe est au meilleur de sa forme avec de beaux actifs. La pandémie n’y est pour rien car j’avais pris cette décision l’an dernier. Un groupe parmi les 80 potentiels acheteurs m’a d’ailleurs approché en novembre 2019. Je pensais qu’avec la crise, ils laisseraient tomber eh bien non ! Ils m’ont relancé en mars et tout s’est enchaîné ».
« Je reçois plein d’appels de gens qui ont travaillé avec moi, tous ces messages font chaud au cœur »
Le groupe américain qui s’est porté acquéreur du groupe d’Edouard Loubet possède déjà des stations de ski aux USA et ambitionne de « vendre du loisir » en France dans les Alpes, en hiver, avec des possessions à Courchevel, Megève et Val Thorens, et à la mer, en été, puisqu’ils ont déjà racheté l’hôtel des Roches rouges à Saint-Raphaël. Edouard Loubet signe donc sa dernière saison en Provence « mais je garde cette région au cœur et je me donne 2 ans de réflexion pour penser à ce que je vais devenir. Peut-être reviendra-t-on avec quelque chose de plus petit, à taille humaine et avec mes enfants ? », confie ce papa chef d’entreprise fier de son parcours, du travail et de la passion déployés.
« L’avenir, ce ne sont ni les étoiles, ni les notes »
« Oui je regrette de ne jamais avoir eu les trois étoiles, c’est un peu comme si je n’avais pas passé la ligne d’arrivée mais c’est un tout petit regret car la notoriété et les résultats de mes maisons m’ont apporté autant de joies que si j’avais obtenu les fameuses trois étoiles… Finalement, je ne saurai jamais pourquoi je ne les ai pas eues mais je n’ai rien à envier aux copains qui, eux, les ont eues ». Edouard Loubet confie être serein : – Je dis quand même merci à Michelin et surtout au Gault & Millau qui m’a découvert en 1993 et qui m’a donné la note de 19/20, c’est ma vraie fierté dans le métier. Finalement c’est vrai, Gault & Millau découvre les chefs et Michelin les consacre, ça a toujours marché comme ça ». Revenant sur le rôle des guides, Edouard Loubet pense qu’eux aussi, vont devoir tourner la page pour « s’inscrire dans le temps. Autrefois, les guides cherchaient des cuisiniers propriétaires, des chefs qui travaillaient avec leur épouse, des maisons familiales qui pensaient long terme. Aujourd’hui, on est souvent dans le phénomène de mode », constate-t-il.
Les actes ont été signés mais Loubet vit-il son dernier été en Provence ? Il faut croire que non car, au détour d’une phrase, Edouard Loubet lance : « Peut-être qu’on reviendra, près de la mer, on verra ? ». Trop intelligent pour parler à tort et à travers, cette petite phrase suffit à éclairer le futur du cuisinier et à nous aider à patienter…
Loubet, le maître de Capelongue, dit « au-revoir » (mais à bientôt)
« Bonjour à tous les amis, clients et tous les copains de la profession. 30 ans déjà d’aller-retours entre Lourmarin et Val Thorens puis entre Bonnieux et Manigod à la création du Domaine de Capelongue ! Après deux années de réflexion, j’ai pris la décision de vendre mes Maisons de Bonnieux et Lourmarin.
« Ma seule motivation est de me rapprocher de ma famille, de ma femme Isabelle et de ma Savoie natale. La Covid n’y est pour rien et les Maisons Édouard Loubet se portent très bien, au meilleur de leur forme avec de beaux actifs.
« Je ne raccroche d’ailleurs pas mon tablier : j’ai de nouveaux projets et toujours l’envie de cuisiner dans une quête d’excellence, de gourmandise et de naturalité. Je veux également continuer à transmettre par le biais de consulting, et me consacrer à la confection de mes vins.
« Je souhaite avant tout être présent pour mes enfants, les accompagner et les guider dans leurs projets d’avenir. Un groupe géré par une équipe jeune et dynamique reprend les Maisons avec la volonté de garder la même éthique de travail. J’ai bien veillé à vous laisser, ainsi que mes collaborateurs, entre de bonnes mains.
« J’exerce un métier de passion et une passion ne s’arrête pas. Je reprends la route de la montagne pour de nouvelles aventures et vous invite à continuer à me suivre pour être informés de mon actualité. Je passerai la main fin septembre. D’ici là, je vous attends nombreux pour de derniers bons moments ensemble dans les Maisons Édouard Loubet.
« Amitiés gourmandes, Édouard »
Pour nous ce sera un manque certain, on espère vous retrouver un jour. Bonne route, Edouard
Cela nous fait vraiment de la peine de vous voir quitter Bonnieux. En clients fidèles nous avons toujours apprécié non seulement la cuisine excellente ou le séjour Panturle et autres.. mais surtout votre façon de « gérer »: je ne suis pas hôtelier mais aubergiste…… L’âme de la maison.
Mais nous comprenons pleinement votre décision et nous vous souhaitons de tout coeur un bel avenir avec Isabelle et les enfants. Peut-être qu’on se (re)verra à la Croix-Fry…
Chris Desomer
René Joris
Ah mince je ne savais pas
Nous sommes venus plusieurs fois avec un ami et sa fille qui nous sont cher
Nous avions passé un très bon moment et vous aviez même dédicacé un menu à ma fille pour son anniversaire
On espères vous retrouvez dans un autre restaurant ou ailleurs pourquoi pas
Vous manquez beaucoup à notre belle provence
Bonne route à vous et à votre famille
Tristesse, ou Edouard Loubet n’a rien à envier aux chefs trois étoiles de notre hexagone, deux dîners à Capelongue feront parties de nos meilleurs souvenirs de restauration. Nous espérons retrouver bientôt ce chef exceptionnel, avec qui nous avions eu le privilège de dialoguer à la fin de nos repas. Effectivement, et nous lui avions confié, ces trois étoiles jamais attribuées par le Michelin a été une profonde injustice.
A bientôt, nous l’espérons.