Confinement, effondrement des secteurs de l’événementiel et du tourisme, virus… Maxime Tissot, le directeur général de l’Office métropolitain de Tourisme et des Congrès de Marseille prend la parole pour garder le lien avec les acteurs du secteur. Toutes les équipes sont mobilisées et travaillent d’arrache-pied pour l’après-crise. Objectif : unir les moyens, parler d’une seule et unique voix, fédérer les énergies afin de redonner au tourisme d’affaire et familial toute sa place dans l’économie régionale.
Le Grand Pastis : En cette période d’épidémie et de confinement, comment se sont organisées les équipes de l’Office métropolitain de tourisme et des congrès de Marseille ?
Maxime Tissot : Nous avons limité à l’extrême les déplacements et avons mis toutes les équipes en mode télétravail dès lundi matin. Dimanche, les bureaux d’accueil du public de l’Office sur la Canebière étaient fermés ; en lieu et place, nous avons mis en place une permanence téléphonique qui a reçu 19 appels en tout dans la journée. Le public sentait bien que les choses allaient s’aggraver et que nous allions vers le confinement. Les chefs de service et moi même avons appelé les 45 collaborateurs et j’ai convoqué un CSE lundi pour mettre au point les conditions de travail. Tout le monde a récupéré les ordinateurs, on s’est calé sur les connexions VPN, on a pris les dossiers papiers les plus importants et les téléphones. Lundi à midi, tout était réglé, chacun était chez soi.
Comment travaillez-vous, quelles sont les priorités ?
Notre priorité absolue c’est la sécurité des équipes et de leur famille. Nous voulons absolument maintenir les liens avec les professionnels du tourisme. En ces temps compliqués, le plus important c’est de continuer à communiquer. Nous avons créé un whatsapp avec les professionnels du tourisme : « les professionnels du tourisme » regroupant les hôteliers marseillais et aixois, les quatre palais des congrès de Chanot, du Pharo, du World trade center et le palais des congrès d’Aix. Désormais, le groupe est élargi aux autres professionnels : colorbüs, le petit train, les bateliers, tout le monde du secteur du tourisme.
« La question se pose aussi sur la fermeture de certains hôtels et on parle même de réquisitions émanant de la préfecture »
Non car on ignore combien de temps tout ceci va durer et comment ça va évoluer. La question se pose sur la fermeture des hôtels car, même s’ils ont le droit de rester ouverts, les services de blanchisserie, de ménage et autres peuvent se mettre à l’arrêt et la situation pourrait s’avérer de plus en plus difficile à tenir. Je ne donne ni de bonnes ni de mauvaises nouvelles, je veux rester dans le factuel. On navigue à vue. Le secteur entier est à l’arrêt, les productions audiovisuelles, l’événementiel, tout le monde est impacté.
Quelles mesures pouvez-vous prendre pour le secteur ?
A l’échelon national, les déclarations du gouvernement et les annonces des mesures de soutien à l’économie sont arrivées au bon moment. Ces mesures me semblent bonnes car au redémarrage de l’activité, il faudra que les entreprises puissent être présentes. A ce jour, on travaille sur la préparation de la saison estivale. On travaille sur les fichiers et le backoffice avec tous les opérateurs. Je pense que cette crise révolutionnera nos méthodes de travail à terme avec une banalisation du travail via internet. A titre d’exemple, nous utilisons l’application Teams de Microsoft ; nous sommes en quête d’idées, nous prenons des décisions parce que nous devons garder le rythme pour être prêts le jour du redémarrage.
« Les clients sont adorables, ils nous promettent qu’ils reviendront. Humainement, cette crise tisse de nouveaux liens »
Vous mutualisez les forces et si oui, avec qui ?
Nous travaillons déjà avec le Comité régional du tourisme (CRT), avec Provence Tourisme (l’organe en charge du tourisme dans les Bouches-du-Rhône), avec les ADT (Agences de développement touristique) du Var et du Vaucluse ainsi que l’Office de tourisme et des congrès de Nice dans le cadre du contrat de destination. Nous anticipons sur les messages à diffuser au moment de la reprise. Personnellement, je milite pour le patriotisme, j’invite les entreprises nationales à organiser leurs conventions et congrès en France et, mieux encore, chez nous. J’espère que ces sociétés seront encore debout à la fin de la crise…
Ensemble on est plus fort…
Exactement ! Nous allons associer l’aéroport à nos travaux, il faudra relancer les lignes européennes voire nord-américaines. On va mutualiser les moyens et mobiliser les forces pour, d’abord, redonner toute son attractivité à la destination France et à notre région ensuite.
Office de tourisme et des congrès de la ville de Marseille, 11, la Canebière, Marseille 1er.
Photos DR et Mariana Espejo
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